NUTRITION
Utiliser le psyllium comme il se doit
JOSÉE LALONDE, agr, M.A.
Le psyllium occupe une place grandissante dans la trousse de secours des écuries. Son usage vise principalement le traitement des problèmes digestifs causés par l’ingestion de sable. Quelle est sa véritable efficacité, et dans quelle mesure le psyllium permet-il réellement de dégager le sable accumulé dans le cæcum et le colon ? Les études scientifiques sont partagées sur le sujet, mais sur le terrain, son utilisation donne de bons résultats dans certains cas. Une meilleure connaissance des caractéristiques particulières et du mécanisme d’action de cet aliment fibreux permettra de l’utiliser à bon escient.
LE PSYLLIUM, QU’EST-CE QUE C’EST ?
Le psyllium — on parle ici de psyllium blond ou ispaghul (plantago ovata) — désigne la graine d’une plante également connue sous le nom de plantain des Indes. Cette annuelle est principalement cultivée en Inde et, dans une moindre mesure, au Pakistan. Le Metamucil, utilisé comme laxatif chez l’humain, fonde également son action sur le psyllium blond.
Bonne source de fibre, le psyllium favorise la santé intestinale chez le cheval en augmentant la production de butyrate, un acide gras utilisé par le microbiote comme source d’énergie ; le psyllium joue alors le rôle de prébiotique. Les suppléments commerciaux sont fabriqués avec l’enveloppe de la graine de psyllium, riche en mucilage, une substance composée essentiellement de fibres solubles. Le mucilage gonfle au contact de l’eau et se transforme en matière visqueuse gélifiée, avec pour effets de stimuler le péristaltisme intestinal (les contractions musculaires qui assurent la progression du contenu de l’intestin dans le tube digestif), et favoriser le transit. On retrouve d’ailleurs souvent cette substance collante dans les selles. Encore aujourd’hui, ce mode d’action laisse supposer que le psyllium pousse le sable dans le tractus intestinal vers la sortie, ce qu’aucune étude scientifique à ce jour n’a toutefois réussi à démontrer. Il devient donc important de nuancer.
COLIQUES DE SABLE ET PROBLÈMES DIGESTIFS
Lorsqu’un cheval ingère une petite quantité de sable, le péristaltisme intestinal lui permet en général de s’en défaire dans les crottins. Cependant, si un cheval en ingère beaucoup, les particules de sable, souvent accompagnées de terre et de gravillons, se compactent et s’accumulent dans le cæcum et le colon, nuisant petit à petit au transit tout en érodant la muqueuse intestinale.
La quantité ingérée et la rapidité d’évacuation du sable par le système digestif varient d’un cheval à l’autre, et les signes cliniques sont également variables selon les individus : perte de poids progressive, constipation, diarrhée chronique, colique légère à aiguë, et irritation grave, voire la rupture, de la muqueuse du colon. Selon les données de deux études, suivant la région géographique, entre 5 % et 30 % des cas de coliques rapportés seraient provoqués par l’accumulation de sable dans le cæcum et le colon.
Les chevaux à risque d’ingérer une quantité excessive de sable sont ceux hébergés sur des terres particulièrement sablonneuses. Les chevaux nourris au sol ou lâchés dans des paddocks de sable, ainsi que ceux qui sont gardés sur un pâturage pauvre et clairsemé sont également de bons candidats, car une importante quantité de sable peut progressivement s’accumuler dans leur intestin, encore davantage si leur consommation de fibres est limitée. En effet, pour rappel, un manque de fibres ralentit la motilité intestinale, ce qui complique l’élimination du contenu de l’intestin, incluant les particules de sol et de sable qui auraient pu être ingérées. Enfin, il arrive que certains chevaux consomment intentionnellement du sable lorsqu’ils sont à l’extérieur, ce qui les prédispose aux complications déjà mentionnées. Ce comportement, signe probable de carence nutritionnelle ou d’ennui, doit être pris au sérieux et des modifications au programme alimentaire et au style de vie du cheval doivent être apportées sans tarder.
LE PSYLLIUM, QU’EST-CE QUE C’EST ?
Le psyllium — on parle ici de psyllium blond ou ispaghul (plantago ovata) — désigne la graine d’une plante également connue sous le nom de plantain des Indes. Cette annuelle est principalement cultivée en Inde et, dans une moindre mesure, au Pakistan. Le Metamucil, utilisé comme laxatif chez l’humain, fonde également son action sur le psyllium blond.
Bonne source de fibre, le psyllium favorise la santé intestinale chez le cheval en augmentant la production de butyrate, un acide gras utilisé par le microbiote comme source d’énergie ; le psyllium joue alors le rôle de prébiotique. Les suppléments commerciaux sont fabriqués avec l’enveloppe de la graine de psyllium, riche en mucilage, une substance composée essentiellement de fibres solubles. Le mucilage gonfle au contact de l’eau et se transforme en matière visqueuse gélifiée, avec pour effets de stimuler le péristaltisme intestinal (les contractions musculaires qui assurent la progression du contenu de l’intestin dans le tube digestif), et favoriser le transit. On retrouve d’ailleurs souvent cette substance collante dans les selles. Encore aujourd’hui, ce mode d’action laisse supposer que le psyllium pousse le sable dans le tractus intestinal vers la sortie, ce qu’aucune étude scientifique à ce jour n’a toutefois réussi à démontrer. Il devient donc important de nuancer.
COLIQUES DE SABLE ET PROBLÈMES DIGESTIFS
Lorsqu’un cheval ingère une petite quantité de sable, le péristaltisme intestinal lui permet en général de s’en défaire dans les crottins. Cependant, si un cheval en ingère beaucoup, les particules de sable, souvent accompagnées de terre et de gravillons, se compactent et s’accumulent dans le cæcum et le colon, nuisant petit à petit au transit tout en érodant la muqueuse intestinale.
La quantité ingérée et la rapidité d’évacuation du sable par le système digestif varient d’un cheval à l’autre, et les signes cliniques sont également variables selon les individus : perte de poids progressive, constipation, diarrhée chronique, colique légère à aiguë, et irritation grave, voire la rupture, de la muqueuse du colon. Selon les données de deux études, suivant la région géographique, entre 5 % et 30 % des cas de coliques rapportés seraient provoqués par l’accumulation de sable dans le cæcum et le colon.
Les chevaux à risque d’ingérer une quantité excessive de sable sont ceux hébergés sur des terres particulièrement sablonneuses. Les chevaux nourris au sol ou lâchés dans des paddocks de sable, ainsi que ceux qui sont gardés sur un pâturage pauvre et clairsemé sont également de bons candidats, car une importante quantité de sable peut progressivement s’accumuler dans leur intestin, encore davantage si leur consommation de fibres est limitée. En effet, pour rappel, un manque de fibres ralentit la motilité intestinale, ce qui complique l’élimination du contenu de l’intestin, incluant les particules de sol et de sable qui auraient pu être ingérées. Enfin, il arrive que certains chevaux consomment intentionnellement du sable lorsqu’ils sont à l’extérieur, ce qui les prédispose aux complications déjà mentionnées. Ce comportement, signe probable de carence nutritionnelle ou d’ennui, doit être pris au sérieux et des modifications au programme alimentaire et au style de vie du cheval doivent être apportées sans tarder.
LE PSYLLIUM PEUT-IL AIDER ?
En présence de sable dans le gros intestin, un supplément de psyllium est souvent le premier outil considéré pour soulager le cheval. Dans le but d’éviter l’acclimatation du microbiote aux fibres de psyllium, le protocole habituel recommande d’ajouter le supplément pas plus de 7 jours à la fois et de répéter cette posologie une fois par mois. Cependant, aucune donnée scientifique n’a démontré à ce jour que l’administration de psyllium en purge durant une semaine est plus efficace qu’une dose quotidienne ; les résultats colligés sur la capacité du psyllium à dégager le sable de l’intestin restent même plutôt partagés. Doit-on pour autant le mettre de côté ? La réponse est non. Le fait que le psyllium nourrit le microbiote et soutient la santé du tractus digestif favorise certainement la résistance de l’intestin irrité par la présence de sable, un avantage non négligeable. Son utilisation est donc recommandée, mais elle doit être considérée comme un élément parmi d’autres dans une stratégie globale d’intervention visant à prévenir et traiter les effets délétères d’une ingestion de sable.
Lorsque du sable est présent dans le gros intestin du cheval, plusieurs mesures peuvent être appliquées pour traiter la condition. En plus d’une supplémentation en psyllium, le cheval doit recevoir au moins 2 % de son poids corporel en fourrages ou, encore mieux, de la fibre à volonté. Du sel doit lui être servi à chaque repas, autant pour son apport en sodium que pour stimuler sa consommation d’eau, et sa ration alimentaire doit permettre de combler ses besoins nutritionnels optimaux, notamment en oligo-éléments, dont le sélénium.
L’ajout temporaire d’huile minérale ainsi que la supplémentation en levure, prébiotique et probiotique sont des pistes intéressantes puisque, selon la recherche, cela augmenterait la capacité du tractus intestinal à faire progresser son contenu. Il est également essentiel de mettre en place des stratégies qui minimiseront les risques d’ingestion de sable, notamment par l'utilisation de mangeoires et de filets à foin. Installer un tapis sous les mangeoires pour récolter les brindilles ou concentrés qui s’en échappent aide aussi à diminuer la consommation de sable. Enfin, il n'est pas conseillé de laisser le cheval brouter dans un champ d’herbe courte surpâturé ou de le laisser en liberté dans un rond de longe en sable. En cas de complications liées à l’accumulation intestinale de sable, une prise en charge médicale sera nécessaire, et le soutien d’un agronome en nutrition équine est fortement conseillé.
Écrit en collaboration avec Blue Seal Feed www.blueseal.com
SOURCE :
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii S0737080620300617
En présence de sable dans le gros intestin, un supplément de psyllium est souvent le premier outil considéré pour soulager le cheval. Dans le but d’éviter l’acclimatation du microbiote aux fibres de psyllium, le protocole habituel recommande d’ajouter le supplément pas plus de 7 jours à la fois et de répéter cette posologie une fois par mois. Cependant, aucune donnée scientifique n’a démontré à ce jour que l’administration de psyllium en purge durant une semaine est plus efficace qu’une dose quotidienne ; les résultats colligés sur la capacité du psyllium à dégager le sable de l’intestin restent même plutôt partagés. Doit-on pour autant le mettre de côté ? La réponse est non. Le fait que le psyllium nourrit le microbiote et soutient la santé du tractus digestif favorise certainement la résistance de l’intestin irrité par la présence de sable, un avantage non négligeable. Son utilisation est donc recommandée, mais elle doit être considérée comme un élément parmi d’autres dans une stratégie globale d’intervention visant à prévenir et traiter les effets délétères d’une ingestion de sable.
Lorsque du sable est présent dans le gros intestin du cheval, plusieurs mesures peuvent être appliquées pour traiter la condition. En plus d’une supplémentation en psyllium, le cheval doit recevoir au moins 2 % de son poids corporel en fourrages ou, encore mieux, de la fibre à volonté. Du sel doit lui être servi à chaque repas, autant pour son apport en sodium que pour stimuler sa consommation d’eau, et sa ration alimentaire doit permettre de combler ses besoins nutritionnels optimaux, notamment en oligo-éléments, dont le sélénium.
L’ajout temporaire d’huile minérale ainsi que la supplémentation en levure, prébiotique et probiotique sont des pistes intéressantes puisque, selon la recherche, cela augmenterait la capacité du tractus intestinal à faire progresser son contenu. Il est également essentiel de mettre en place des stratégies qui minimiseront les risques d’ingestion de sable, notamment par l'utilisation de mangeoires et de filets à foin. Installer un tapis sous les mangeoires pour récolter les brindilles ou concentrés qui s’en échappent aide aussi à diminuer la consommation de sable. Enfin, il n'est pas conseillé de laisser le cheval brouter dans un champ d’herbe courte surpâturé ou de le laisser en liberté dans un rond de longe en sable. En cas de complications liées à l’accumulation intestinale de sable, une prise en charge médicale sera nécessaire, et le soutien d’un agronome en nutrition équine est fortement conseillé.
Écrit en collaboration avec Blue Seal Feed www.blueseal.com
SOURCE :
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii S0737080620300617