Mieux comprendre les acides gras oméga
PAR RACHÈLE TREMBLAY, AGR. MSC ET JOSÉE LALONDE, AGR. MA
La nutrition équine, tout comme la nutrition humaine, est grandement influencée par les tendances de l’heure, celles-ci savamment utilisées par les spécialistes du marketing. Depuis quelques années, au nombre des produits vedettes les plus souvent retrouvés dans les écuries se faufilent de plus en plus de suppléments riches en acides gras oméga. Il en existe une panoplie sur le marché, et il peut s’avérer difficile de faire le bon choix.
Commençons par le commencement…
Les acides gras oméga sont des acides gras polyinsaturés normalement retrouvés dans l’alimentation du cheval. Parmi ces acides gras : les oméga-9 (acide oléique), les oméga-6 (acide linoléique) et les oméga-3 (acide alpha linolénique). Les acides gras oméga-9
sont dits non essentiels, car le cheval est en mesure de les synthétiser lui-même.
À ce jour, aucune équipe de recherche n’est parvenue à définir la quantité minimale d’acides gras oméga que devrait ingérer par jour un cheval en santé, une carence chez l’animal n’ayant pu être induite. Toutefois, de nombreuses études sur le sujet laissent croire qu’une supplémentation apporte divers bénéfices aux différents systèmes de l’organisme, particulièrement en présence d’une réaction de type inflammatoire.
L’importance du ratio oméga-6 : oméga-3
La diète naturelle du cheval, constituée de fourrages frais ou secs, est plus riche en acides gras oméga-3 que celle faite de grains céréaliers, ces derniers étant particulièrement concentrés en acides gras oméga-6. Il est important de savoir que, de manière générale, basé sur le rôle de chacun dans la synthèse et la production de l’hormone prostaglandine, les acides gras oméga-3 sont connus pour leurs propriétés anti-inflammatoires, alors que les acides gras oméga-6 le sont pour leurs propriétés inflammatoires. Il ne faut pas croire pour autant que les acides gras oméga-6 soient néfastes pour le cheval, au contraire. La réponse inflammatoire est en effet essentielle à l’amorce du processus de guérison, pourvu que leur apport nutritionnel soit contrebalancé par un apport suffisant en acides gras oméga-3. En fait, les deux types d’acides gras se complètent et ils doivent être présents dans la diète du cheval dans un ratio favorable. Même si le ratio idéal entre les acides gras oméga-3 et oméga-6 n’a pas encore été clairement identifié chez l’équidé, le sujet a été suffisamment exploré pour que les nutritionnistes visent sensiblement le même dans leurs recommandations.
Les chevaux qui nécessitent une importante quantité de concentrés dans leur ration pour maintenir un bel état de chair – chevaux de performance, juments en lactation, jeunes chevaux à l’entraînement – reçoivent une alimentation contenant déjà une bonne part d’acides gras oméga-6. Pour cette raison, si leur alimentation ne leur apporte pas suffisamment d’acides gras oméga-3, ils sont plus à risque d’en subir les effets négatifs, ce qui pourrait se refléter sur le temps de récupération après l’effort, l’efficacité de la réponse anti-inflammatoire et le fonctionnement des systèmes immunitaire, reproducteur et cardiovasculaire. Pour cette raison, les suppléments qui fournissent avant tout des acides gras oméga-3, plutôt que des oméga-3, 6 et 9, sont une option de choix.
Les oméga-3 DHA et EPA, plus efficaces
Il existe plusieurs types d’acides gras oméga-3. Certains, à chaîne courte, se trouvent principalement dans les végétaux, alors que d’autres, à chaîne longue, se trouvent plutôt dans les poissons, les fruits de mer et certaines algues (en plus faibles proportions). Voici les raisons pour lesquelles un supplément particulièrement riche en acides gras oméga-3 à chaîne longue est une bonne option.
Le cheval est incapable d’utiliser les acides gras oméga-3 à chaîne courte directement. Afin d’être utilisables, ces derniers doivent d’abord être transformés par l’armée de bactéries qui peuple le système digestif du cheval, un processus qui entraîne une perte d’oméga-3 et en diminue ainsi leurs bienfaits. Pour leur part, les acides gras oméga-3 à chaîne longue peuvent être utilisés directement par l’organisme à la suite de leur ingestion, ce qui les rend particulièrement efficaces pour le cheval. Les acides gras EPA et DHA, dont on entend tant parler, font partie de cette catégorie. Les EPA jouent un rôle important dans la réduction des réactions inflammatoires et du stress cellulaire, ainsi qu’au moment de la récupération post-exercice. De leur côté, les DHA sont impliqués dans le maintien de la stabilité des membranes cellulaires, surtout au niveau des cellules nerveuses et artérielles, d’où leur rôle important dans la prévention des maladies cardiovasculaires.
Les DHA sont aussi impliqués dans la réduction des réactions inflammatoires, et les deux molécules (DHA et EPA) permettent la baisse des triglycérides sanguins. Chez le cheval de performance, le contrôle des réactions inflammatoires est primordial puisque l’inflammation touche les tissus mous des articulations et peut causer une dégradation prématurée, ce qui prédispose l’animal à l’apparition de maladies inflammatoires chroniques. Les boulets, les jarrets et les genoux du cheval à l’exercice étant constamment sollicités, une supplémentation en oméga-3, en tenant compte de l’apport de la ration en oméga-6, les prépare mieux aux exigences de l’exercice soutenu grâce à un meilleur contrôle de la réponse inflammatoire articulaire.
Sources d’oméga-3
Voici quelques-unes des sources d’oméga-3 les plus connues :
Végétales
• Graine de lin – doit être moulue quelques heures avant le repas afin de prévenir les risques d’oxydation
• Huile de lin
• Huile de caméline
Marines
• Algues
• Huile de poisson
• Crustacés
Afin que le cheval s’y habitue, tout nouvel aliment doit être introduit de façon graduelle à sa ration. La plupart des suppléments ou ingrédients riches en acides gras oméga ont une odeur ou un goût particulier; il est essentiel de commencer à petites doses et d’augmenter très progressivement, sous peine de refus.
À retenir
Les auteures remercient les Moulées Blue Seal pour leur collaboration.
Commençons par le commencement…
Les acides gras oméga sont des acides gras polyinsaturés normalement retrouvés dans l’alimentation du cheval. Parmi ces acides gras : les oméga-9 (acide oléique), les oméga-6 (acide linoléique) et les oméga-3 (acide alpha linolénique). Les acides gras oméga-9
sont dits non essentiels, car le cheval est en mesure de les synthétiser lui-même.
À ce jour, aucune équipe de recherche n’est parvenue à définir la quantité minimale d’acides gras oméga que devrait ingérer par jour un cheval en santé, une carence chez l’animal n’ayant pu être induite. Toutefois, de nombreuses études sur le sujet laissent croire qu’une supplémentation apporte divers bénéfices aux différents systèmes de l’organisme, particulièrement en présence d’une réaction de type inflammatoire.
L’importance du ratio oméga-6 : oméga-3
La diète naturelle du cheval, constituée de fourrages frais ou secs, est plus riche en acides gras oméga-3 que celle faite de grains céréaliers, ces derniers étant particulièrement concentrés en acides gras oméga-6. Il est important de savoir que, de manière générale, basé sur le rôle de chacun dans la synthèse et la production de l’hormone prostaglandine, les acides gras oméga-3 sont connus pour leurs propriétés anti-inflammatoires, alors que les acides gras oméga-6 le sont pour leurs propriétés inflammatoires. Il ne faut pas croire pour autant que les acides gras oméga-6 soient néfastes pour le cheval, au contraire. La réponse inflammatoire est en effet essentielle à l’amorce du processus de guérison, pourvu que leur apport nutritionnel soit contrebalancé par un apport suffisant en acides gras oméga-3. En fait, les deux types d’acides gras se complètent et ils doivent être présents dans la diète du cheval dans un ratio favorable. Même si le ratio idéal entre les acides gras oméga-3 et oméga-6 n’a pas encore été clairement identifié chez l’équidé, le sujet a été suffisamment exploré pour que les nutritionnistes visent sensiblement le même dans leurs recommandations.
Les chevaux qui nécessitent une importante quantité de concentrés dans leur ration pour maintenir un bel état de chair – chevaux de performance, juments en lactation, jeunes chevaux à l’entraînement – reçoivent une alimentation contenant déjà une bonne part d’acides gras oméga-6. Pour cette raison, si leur alimentation ne leur apporte pas suffisamment d’acides gras oméga-3, ils sont plus à risque d’en subir les effets négatifs, ce qui pourrait se refléter sur le temps de récupération après l’effort, l’efficacité de la réponse anti-inflammatoire et le fonctionnement des systèmes immunitaire, reproducteur et cardiovasculaire. Pour cette raison, les suppléments qui fournissent avant tout des acides gras oméga-3, plutôt que des oméga-3, 6 et 9, sont une option de choix.
Les oméga-3 DHA et EPA, plus efficaces
Il existe plusieurs types d’acides gras oméga-3. Certains, à chaîne courte, se trouvent principalement dans les végétaux, alors que d’autres, à chaîne longue, se trouvent plutôt dans les poissons, les fruits de mer et certaines algues (en plus faibles proportions). Voici les raisons pour lesquelles un supplément particulièrement riche en acides gras oméga-3 à chaîne longue est une bonne option.
Le cheval est incapable d’utiliser les acides gras oméga-3 à chaîne courte directement. Afin d’être utilisables, ces derniers doivent d’abord être transformés par l’armée de bactéries qui peuple le système digestif du cheval, un processus qui entraîne une perte d’oméga-3 et en diminue ainsi leurs bienfaits. Pour leur part, les acides gras oméga-3 à chaîne longue peuvent être utilisés directement par l’organisme à la suite de leur ingestion, ce qui les rend particulièrement efficaces pour le cheval. Les acides gras EPA et DHA, dont on entend tant parler, font partie de cette catégorie. Les EPA jouent un rôle important dans la réduction des réactions inflammatoires et du stress cellulaire, ainsi qu’au moment de la récupération post-exercice. De leur côté, les DHA sont impliqués dans le maintien de la stabilité des membranes cellulaires, surtout au niveau des cellules nerveuses et artérielles, d’où leur rôle important dans la prévention des maladies cardiovasculaires.
Les DHA sont aussi impliqués dans la réduction des réactions inflammatoires, et les deux molécules (DHA et EPA) permettent la baisse des triglycérides sanguins. Chez le cheval de performance, le contrôle des réactions inflammatoires est primordial puisque l’inflammation touche les tissus mous des articulations et peut causer une dégradation prématurée, ce qui prédispose l’animal à l’apparition de maladies inflammatoires chroniques. Les boulets, les jarrets et les genoux du cheval à l’exercice étant constamment sollicités, une supplémentation en oméga-3, en tenant compte de l’apport de la ration en oméga-6, les prépare mieux aux exigences de l’exercice soutenu grâce à un meilleur contrôle de la réponse inflammatoire articulaire.
Sources d’oméga-3
Voici quelques-unes des sources d’oméga-3 les plus connues :
Végétales
• Graine de lin – doit être moulue quelques heures avant le repas afin de prévenir les risques d’oxydation
• Huile de lin
• Huile de caméline
Marines
• Algues
• Huile de poisson
• Crustacés
Afin que le cheval s’y habitue, tout nouvel aliment doit être introduit de façon graduelle à sa ration. La plupart des suppléments ou ingrédients riches en acides gras oméga ont une odeur ou un goût particulier; il est essentiel de commencer à petites doses et d’augmenter très progressivement, sous peine de refus.
À retenir
- Toute ration alimentaire doit être basée sur les besoins individuels du cheval ; les aliments qui font partie de sa diète doivent être mesurés et les nutriments fournis doivent être équilibrés entre eux, incluant les acides gras omégas. Demandez l’aide d’un agronome qualifié.
- Le besoin minimal en acides gras oméga-3 n’a pas encore été spécifiquement déterminé, mais il a été démontré qu’une supplémentation est bénéfique à plusieurs égards.
- Les acides gras oméga-3 de sources marines, riches en EPA et en DHA, sont mieux utilisés et plus efficaces dans l’organisme que ceux provenant des végétaux. l
Les auteures remercient les Moulées Blue Seal pour leur collaboration.