PAR NATHALIE LABERGE, C.WR.
ARTICLE PARU DANS
CHEVAL QUÉBEC MAGAZINE - PRINTEMPS 2018 - VOL.36 NO.1 |
L'indispensable bloc de sel
Il est blanc, bleu, rouge ou brun. Il se décline sous forme de pierre (ou bloc) de 2, 10 ou 20 kg. Offert en une variété de teneurs et de saveurs, il peut être aromatisé au soufre, à la pomme ou même à la châtaigne ! Essentiel au box comme au pré, le sel motive à l’abreuvement et chatouille l’appétit. Véritable gâterie bonifiée, il favorise une digestion saine, l’assimilation des protéines et le maintien de l’hydratation. On l’apprécie pour l’ensemble de ses qualités, mais aussi pour sa valeur ajoutée. Sel, sodium et cie Tout d’abord, une mise au point entre « sel » et « sodium » s’impose. Le sodium (Na) constitue une composante du sel, au même titre que le chlore (Cl). Minéraux de premier plan et précieux alliés du métabolisme, le sodium et le chlore contribuent entre autres à la fonction musculaire et à l’équilibre des électrolytes. Le bloc de sel « traditionnel » est donc strictement un chlorure de sodium (NaCl). Mais selon la composition du produit, il peut comporter aussi des traces d’oligoéléments, de sélénium et de vitamine E, ainsi que des minéraux comme le cobalt, l’iode, le zinc, le manganèse ou le cuivre, qui sont souvent déficients dans le foin sec. Voilà une perspective des plus alléchantes, mais comment déterminer le produit et la quantité appropriés ? Des besoins circonstanciels Divers facteurs influent sur le besoin en sel et le réflexe de consommation de l’animal, comme l’activité, l’état physiologique et même la saison. Par exemple, pour un cheval de 500 kg à l’entretien, l’apport en sodium nécessaire au quotidien se situe entre 7,5 et 15 g. On vise donc une moyenne de 10 g de sodium, ou l’équivalent de 25 g de sel. Chez la jument gestante, pour qui le complément en minéraux participe à la production lactée et au développement du poulain, le chiffre magique oscille entre 16 et 18 g par jour. Le cheval qui travaille sur une base régulière et modérée devrait absorber entre 21 et 36 g de sodium. Comprenons ici que le sel n’est pas emmagasiné par l’organisme : le cheval qui transpire élimine par la sudation beaucoup d’éléments dont la perte doit être compensée. Ainsi, chez l’athlète équin qui concourt et s’entraîne intensément, le besoin en sel peut atteindre les 100 g par jour selon le niveau d’effort exigé. Toutes proportions gardées, on observe chez les chevaux vivant à l’extérieur une popularité accrue du bloc de sel en hiver, coïncidant avec la disparition de pâturages plus riches. Couleurs et spécifications : le sel sophistiqué
Fort attrayante au demeurant, la couleur sert d’abord à distinguer les différentes formules du produit. Le bloc blanc ne contient que du sel « classique », soit du sodium et du chlore, alors que le bleu contient du cobalt (ou une combinaison cobalt-iode) et le rouge, de l’iode. La pierre brune se compose d’un mélange « fortifié » iode-cobalt enrichi de traces de minéraux (voir tableau récapitulatif). Comment ces composantes agissent-elles ? À titre comparatif, en se basant sur un cheval-type de 500 kg, on estime l’apport quotidien recommandé de cobalt (prévention des carences en vitamine B12 et de l’anémie), autour de 2,5 mg. Pour l’iode, un constituant spécifique de la glande thyroïde, il serait plutôt de 1,9 mg. Mais au-delà des ratios compliqués, il faut surtout retenir de fournir du sel en permanence. Dans les faits, le cheval absorbe naturellement de lui-même la quantité nécessaire à ses besoins. Ainsi, lorsque sa ration comporte une combinaison moulée-suppléments équilibrée, la formulation choisie a peu d’incidence au final. Dans ce contexte, un simple bloc de sel blanc reste tout indiqué pour subvenir à l’éventuel complément de sodium requis et stimuler la consommation d’eau souhaitable en toutes circonstances. S’il vous semble malgré tout que votre compagnon équin n’en consomme pas suffisamment, vous pouvez simplement l’incorporer en grains libres à sa ration, voire déposer la pierre directement dans l’auge. Quel que soit le mode de distribution adopté, l’objectif consiste à offrir, en tout temps, du sel au menu. RÉFÉRENCES :
Nutritional Needs of Horses, Doyle G. Meadows, Professeur en sciences animales, Université du Tennessee Larousse du cheval et du poney http://www.haras-nationaux.fr/information/accueilequipaedia/alimentation/comprendre-la-nutrition/mineraux-et-vitamines.html?type=98 http://www.thehorse.com/articles/39306/is-there-aright-kind-of-salt-for-horses |