Élever des chevaux miniatures... pourquoi pas ?
PAR PEARL DUVAL
Image parMark Edwards de Pixabay
Ils mesurent moins d’un mètre, ils sont mignons et enjoués. Nul ne peut rester indifférent en les voyant.
D’où viennent-ils ?
Les premiers chevaux miniatures mentionnés dans les livres d’histoire ou retrouvés sur des peintures datent du XVIIe siècle. C’est à cette époque qu’on commence à sélectionner des chevaux de petite taille afin de produire des animaux de compagnie pour la noblesse européenne. Les premiers croisements se font avec des poneys venant des îles Shetland ou du Dartmoor, entre autres, ou avec des chevaux de plus petite taille. Les grands rois comme Louis XIV ont des chevaux miniatures dans leur ménagerie d’animaux exotiques.
Mais c’est surtout en Amérique du Sud que les petits chevaux se multiplient, après la découverte du marchand de chevaux irlandais Patrick Newtall qui, vers 1845, remarque chez certaines tribus indiennes de la pampa (*) des chevaux de petite taille au travers de leurs chevaux de selle, une adaptation probable aux conditions climatiques difficiles. Il réussit à acheter quelques sujets et dès 1853 se crée un troupeau de petits chevaux parfaitement constitués, mais ne dépassant pas 102 cm. En 1879, il transfère toutes ses connaissances ainsi que son troupeau à son gendre Juan Falabella, qui consacrera le reste de sa vie à raffiner ses chevaux miniatures en multipliant les croisements volontaires entre divers chevaux et poneys, dont des Shetlands, des Criollo et des Pur Sang 1.
La race semble fixée dès 1893, la conformation étant devenue plus harmonieuse, mais ce n’est que dans les années 1940 qu’elle est officiellement reconnue. Un engouement certain se développe aux États-Unis dans les années 1960, après la parution de plusieurs articles sur le « miniature horse », et l’importation de plusieurs sujets par l’éleveuse Regina Winery. Des personnalités comme la famille Kennedy, les chanteurs Frank Sinatra, Wayne Newton, et le magna de la finance Nelson Rockefeller achètent des Falabellas ou les reçoivent en cadeau, tout comme des familles royales et des gouvernements à travers le monde, ce qui les rend encore plus populaires auprès du public. Dans les années 1970, la Falabella Miniature Horse Association est fondée, et le premier Stud-book de la race est créé en 1973. En 1979 les chevaux miniatures refont leur entrée en France alors que Julio Cesar Falabella présente quelques-uns de ses plus beaux sujets au Salon du Cheval de Paris.
Les descendants de la famille Falabella travaillent encore aujourd’hui sans relâche à faire connaître les chevaux miniatures à travers le monde, mais rencontre une forte compétition aux États-Unis, où les petits Falabellas de race pure sont souvent croisés avec des miniatures américains. D’ailleurs dans les années 1980, l’éleveuse Laurie Stevens développe un tel croisement pour créer le Falabella Blend miniature, qui devient rapidement très populaire, et compense pour le nombre limité de Falabellas purs disponibles sur le marché. On veille cependant à ce que les deux registres de races demeurent séparés.
Malgré le nombre limité de Falabellas en Argentine (statut rare ou en danger selon les sources), celui-ci n’est pas en voie d’extinction, étant élevé dans plusieurs pays à travers le monde (Royaume-Uni, Australie, Pays-Bas, Allemagne, Canada, Afrique du Sud). L’élevage anglais Kilverstone Miniature Horse Stud est le principal producteur de Falabellas en Europe.
La plupart des chevaux miniatures rencontrés aujourd’hui ne sont pas des Falabellas purs, mais plutôt le résultat de croisements. Certains éleveurs peu scrupuleux vendent des chevaux souffrant de nanisme, une tare génétique grave causant plusieurs troubles de santé chez le petit cheval. Il est donc extrêmement important, lorsqu’on veut acheter un cheval miniature, de bien se renseigner et de rechercher un éleveur fiable et réputé, qui peut fournir sans problème tous les certificats d’enregistrement attestant la descendance reconnue de ses chevaux. Il ne faut surtout pas encourager les éleveurs qui ne font que multiplier les chevaux miniatures sans égards aux standards déterminés par les associations officielles.
À quoi ça sert un mini ?
Grâce à sa docilité et sa facilité à interagir avec les gens, le cheval miniature est souvent considéré comme un animal de compagnie, mais il s’agit bien d’un animal de ferme. Trop petit pour être monté, il peut être attelé à une voiturette ou un traîneau adapté à sa taille, seul ou en pairs. Le propriétaire d’un mini peut le présenter dans certaines compétitions où il sera jugé sur sa conformation, sa performance à l’attelage, aux sauts d’obstacles (en laisse ou en liberté) ou dans des épreuves costumées, un peu comme certaines compétitions canines. Il peut également être entraîné comme cheval-guide pour les aveugles et les personnes à mobilité réduite, ou servir dans les programmes de zoothérapie offerts aux personnes souffrant de troubles émotifs ou de chocs psychologiques, aux autistes, ou pour visiter les résidences de personnes âgées. Bien qu’il puisse travailler à l’intérieur d’une habitation, il est préférable pour sa santé de laisser le mini vivre à l’extérieur, où il peut galoper, brouter, et être un vrai cheval.
Le cheval miniature mit en valeur : un rêve
Elles sont voisines, ont toutes deux la passion des chevaux et ont décidé d’unir leurs rêves pour créer un musée du cheval unique en Amérique du Nord.
Qui sont-elles ?
Alexandra Paquet, directrice et co-fondatrice de l’organisme Des Mots-O-Galop, s’occupe de mener les ateliers éducatifs. Bachelière en enseignement du français et en études littéraires et maîtrise en éducation, elle a enseigné dans les écoles primaires et secondaires pendant plus de 15 ans. Grâce à ses connaissances du milieu dans lequel les enfants font leur apprentissage, elle fonde en 2013, avec deux partenaires, le programme Des Mots-O-Galop afin d’amener les enfants à développer des compétences personnelles spécifiques (sécurité, respect, courtoisie, confiance en soi, aptitudes pour contrer l’intimidation), le tout à travers leur fascination pour les chevaux. Elles offrent leurs services aux écoles primaires et aux garderies en se rendant avec leurs quatre chevaux miniatures à la rencontre des petits, même en milieu urbain.
Quant à France Baril, son parcours est quelque peu différent. Il y a dix ans, elle se retrouve seule avec trois jeunes enfants et une ferme. Bien qu’elle ait étudié aux HEC et travaillé en ressources humaines, santé et sécurité durant plusieurs années, son enfance s’est passée sur la ferme laitière de ses parents. Elle connaît donc bien le monde agricole et tous les efforts que cette vie exige (jusqu’à 15-18 heures de travail par jour). Les nuits blanches n’ont pas de secret pour elle, ni l’assistance aux naissances. Attirée par les chevaux depuis toujours, elle décide de développer un élevage particulier, celui des chevaux miniatures. Et pourquoi les minis ? Et bien... pourquoi pas !
Après de nombreuses lectures et recherches, qui l’aident à démarrer son élevage, France se lance. Elle choisit ses premiers géniteurs avec précaution, évitant les sujets porteurs du gène indésirable du nanisme, préférant laisser passer quelques bonnes occasions plutôt que de reproduire des petits chevaux avec des problèmes de santé. La miniaturisation à tout prix... très peu pour elle. Elle veut offrir à ses clients des chevaux de qualité, en bonne santé, au caractère docile et équilibré. Si certains de ses chevaux ont parfois des pattes un peu courtes, ce n’est pas le nanisme qu’il faut accuser, mais bien des traces de poney Shetland dans leurs antécédents.
Un musée interactif... pourquoi pas ?
Alexandra étant voisine de France, une belle collaboration s’est naturellement développée entre les deux femmes autour de leurs chevaux miniatures. À force de discussions et de brassage d’idées, elles en arrivent à un accord pour ouvrir un nouveau volet au programme éducatif d’Alexandra. Pourquoi ne pas pousser le concept plus loin en offrant aux groupes scolaires la possibilité d’une sortie à la campagne. Les deux amies ont alors l’idée de créer un musée du cheval miniature ouvert à l’année, un projet unique en Amérique du Nord. Grâce à de nombreux objets propres au monde des chevaux que les enfants peuvent manipuler (brosses, selles, brides, etc.), et aux panneaux éducatifs, les visiteurs se promènent à travers un parcours où ils peuvent mettre en pratique ce qu’ils viennent d’apprendre grâce aux petits chevaux qui les attendent patiemment à l’autre bout du manège.
Du rêve à la réalité
Lorsqu’on arrive à la ferme d’élevage de France Baril, Mini Chevaux Mirabel, on peut voir des clôtures, des abris pour les chevaux, une belle cour intérieure, et des dizaines de paires d’yeux qui nous observent. Pour quelqu’un qui est habitué à des chevaux de taille standard, le dépaysement est total. On peut imaginer que pour des enfants, c’est le paradis qui s’ouvre à eux, à leur hauteur !
Dans le manège intérieur, plusieurs ateliers sont aménagés afin que les jeunes visiteurs (pour la plupart des groupes scolaires, des garderies ou des groupes privés) découvrent le monde des chevaux à l’aide de panneaux explicatifs, de jeux-questionnaires, et même d’une chasse au trésor. Des chevaux miniatures sont attachés à différents endroits et attendent patiemment qu’on s’occupe d’eux, soit en les brossant, en les menant en laisse, ou même en les costumant pour certaines occasions.
Un avenir prometteur
Une centaine de chevaux miniatures (75 poulinières, 6 étalons et une vingtaine de poulains) se retrouvent aujourd’hui sur la ferme de 108 arpents, répartis dans une dizaine d’enclos adaptés à la taille de leurs pensionnaires. Une vingtaine de naissances ont lieu chaque année. La plupart des poulains sont vendus, mais certains possédants une robe particulièrement flamboyante ou une génétique intéressante resteront dans l’élevage afin d’en améliorer la qualité. Le bassin génétique est d’ailleurs régulièrement élargi avec l’achat d’étalons provenant de divers endroits (Québec, Ontario, États-Unis). Les juments sont souvent choisies sur un coup de coeur (robe, lignée particulière, conformation, hauteur). Tous les reproducteurs sont enregistrés auprès de l’American Miniature Horse Association (AMHA) et l’American Miniature Horse Registry (AMHR).
Ces petits chevaux sympathiques gagnent à être connus.
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(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Falabella
(*) La pampa est une vaste étendue fertile recouverte d’herbes, mais dépourvue d’arbres, un mélange de prairie, de savane et de brousse. Les conditions y sont souvent difficiles à cause des vents persistants, des brusques écarts de températures et des violents orages. Cette vaste région couvre le sud du Brésil, l’Uruguay et l’Argentine sur plus de 750 000 km2.
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FICHES SIGNALÉTIQUES
FALABELLA ET CHEVAL MINIATURE AMÉRICAIN
Origine :
Taille :
Robe :
Morphologie : Bien proportionnée, semblable à celle d’un cheval de taille normale
Caractère : Docile et intelligent
Utilisations : Attelage léger, spectacles, compétitions au licou, zoothérapie, assistance aux personnes à mobilité réduite, pédagogie.
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SOURCES :
The Official Horse Breeds Standard Guide, Fran Lynghaug, Voyageur Press, 2009
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cheval_miniature
http://falabellainternational.com/article5rarefalabella.shtml
http://www.falabellafmha.com/info.htm#anchor3
http://desmotsogalop.com/BulletinSeptembre.pdf
http://www.guidehorse.com/faq_horses.htm
D’où viennent-ils ?
Les premiers chevaux miniatures mentionnés dans les livres d’histoire ou retrouvés sur des peintures datent du XVIIe siècle. C’est à cette époque qu’on commence à sélectionner des chevaux de petite taille afin de produire des animaux de compagnie pour la noblesse européenne. Les premiers croisements se font avec des poneys venant des îles Shetland ou du Dartmoor, entre autres, ou avec des chevaux de plus petite taille. Les grands rois comme Louis XIV ont des chevaux miniatures dans leur ménagerie d’animaux exotiques.
Mais c’est surtout en Amérique du Sud que les petits chevaux se multiplient, après la découverte du marchand de chevaux irlandais Patrick Newtall qui, vers 1845, remarque chez certaines tribus indiennes de la pampa (*) des chevaux de petite taille au travers de leurs chevaux de selle, une adaptation probable aux conditions climatiques difficiles. Il réussit à acheter quelques sujets et dès 1853 se crée un troupeau de petits chevaux parfaitement constitués, mais ne dépassant pas 102 cm. En 1879, il transfère toutes ses connaissances ainsi que son troupeau à son gendre Juan Falabella, qui consacrera le reste de sa vie à raffiner ses chevaux miniatures en multipliant les croisements volontaires entre divers chevaux et poneys, dont des Shetlands, des Criollo et des Pur Sang 1.
La race semble fixée dès 1893, la conformation étant devenue plus harmonieuse, mais ce n’est que dans les années 1940 qu’elle est officiellement reconnue. Un engouement certain se développe aux États-Unis dans les années 1960, après la parution de plusieurs articles sur le « miniature horse », et l’importation de plusieurs sujets par l’éleveuse Regina Winery. Des personnalités comme la famille Kennedy, les chanteurs Frank Sinatra, Wayne Newton, et le magna de la finance Nelson Rockefeller achètent des Falabellas ou les reçoivent en cadeau, tout comme des familles royales et des gouvernements à travers le monde, ce qui les rend encore plus populaires auprès du public. Dans les années 1970, la Falabella Miniature Horse Association est fondée, et le premier Stud-book de la race est créé en 1973. En 1979 les chevaux miniatures refont leur entrée en France alors que Julio Cesar Falabella présente quelques-uns de ses plus beaux sujets au Salon du Cheval de Paris.
Les descendants de la famille Falabella travaillent encore aujourd’hui sans relâche à faire connaître les chevaux miniatures à travers le monde, mais rencontre une forte compétition aux États-Unis, où les petits Falabellas de race pure sont souvent croisés avec des miniatures américains. D’ailleurs dans les années 1980, l’éleveuse Laurie Stevens développe un tel croisement pour créer le Falabella Blend miniature, qui devient rapidement très populaire, et compense pour le nombre limité de Falabellas purs disponibles sur le marché. On veille cependant à ce que les deux registres de races demeurent séparés.
Malgré le nombre limité de Falabellas en Argentine (statut rare ou en danger selon les sources), celui-ci n’est pas en voie d’extinction, étant élevé dans plusieurs pays à travers le monde (Royaume-Uni, Australie, Pays-Bas, Allemagne, Canada, Afrique du Sud). L’élevage anglais Kilverstone Miniature Horse Stud est le principal producteur de Falabellas en Europe.
La plupart des chevaux miniatures rencontrés aujourd’hui ne sont pas des Falabellas purs, mais plutôt le résultat de croisements. Certains éleveurs peu scrupuleux vendent des chevaux souffrant de nanisme, une tare génétique grave causant plusieurs troubles de santé chez le petit cheval. Il est donc extrêmement important, lorsqu’on veut acheter un cheval miniature, de bien se renseigner et de rechercher un éleveur fiable et réputé, qui peut fournir sans problème tous les certificats d’enregistrement attestant la descendance reconnue de ses chevaux. Il ne faut surtout pas encourager les éleveurs qui ne font que multiplier les chevaux miniatures sans égards aux standards déterminés par les associations officielles.
À quoi ça sert un mini ?
Grâce à sa docilité et sa facilité à interagir avec les gens, le cheval miniature est souvent considéré comme un animal de compagnie, mais il s’agit bien d’un animal de ferme. Trop petit pour être monté, il peut être attelé à une voiturette ou un traîneau adapté à sa taille, seul ou en pairs. Le propriétaire d’un mini peut le présenter dans certaines compétitions où il sera jugé sur sa conformation, sa performance à l’attelage, aux sauts d’obstacles (en laisse ou en liberté) ou dans des épreuves costumées, un peu comme certaines compétitions canines. Il peut également être entraîné comme cheval-guide pour les aveugles et les personnes à mobilité réduite, ou servir dans les programmes de zoothérapie offerts aux personnes souffrant de troubles émotifs ou de chocs psychologiques, aux autistes, ou pour visiter les résidences de personnes âgées. Bien qu’il puisse travailler à l’intérieur d’une habitation, il est préférable pour sa santé de laisser le mini vivre à l’extérieur, où il peut galoper, brouter, et être un vrai cheval.
Le cheval miniature mit en valeur : un rêve
Elles sont voisines, ont toutes deux la passion des chevaux et ont décidé d’unir leurs rêves pour créer un musée du cheval unique en Amérique du Nord.
Qui sont-elles ?
Alexandra Paquet, directrice et co-fondatrice de l’organisme Des Mots-O-Galop, s’occupe de mener les ateliers éducatifs. Bachelière en enseignement du français et en études littéraires et maîtrise en éducation, elle a enseigné dans les écoles primaires et secondaires pendant plus de 15 ans. Grâce à ses connaissances du milieu dans lequel les enfants font leur apprentissage, elle fonde en 2013, avec deux partenaires, le programme Des Mots-O-Galop afin d’amener les enfants à développer des compétences personnelles spécifiques (sécurité, respect, courtoisie, confiance en soi, aptitudes pour contrer l’intimidation), le tout à travers leur fascination pour les chevaux. Elles offrent leurs services aux écoles primaires et aux garderies en se rendant avec leurs quatre chevaux miniatures à la rencontre des petits, même en milieu urbain.
Quant à France Baril, son parcours est quelque peu différent. Il y a dix ans, elle se retrouve seule avec trois jeunes enfants et une ferme. Bien qu’elle ait étudié aux HEC et travaillé en ressources humaines, santé et sécurité durant plusieurs années, son enfance s’est passée sur la ferme laitière de ses parents. Elle connaît donc bien le monde agricole et tous les efforts que cette vie exige (jusqu’à 15-18 heures de travail par jour). Les nuits blanches n’ont pas de secret pour elle, ni l’assistance aux naissances. Attirée par les chevaux depuis toujours, elle décide de développer un élevage particulier, celui des chevaux miniatures. Et pourquoi les minis ? Et bien... pourquoi pas !
Après de nombreuses lectures et recherches, qui l’aident à démarrer son élevage, France se lance. Elle choisit ses premiers géniteurs avec précaution, évitant les sujets porteurs du gène indésirable du nanisme, préférant laisser passer quelques bonnes occasions plutôt que de reproduire des petits chevaux avec des problèmes de santé. La miniaturisation à tout prix... très peu pour elle. Elle veut offrir à ses clients des chevaux de qualité, en bonne santé, au caractère docile et équilibré. Si certains de ses chevaux ont parfois des pattes un peu courtes, ce n’est pas le nanisme qu’il faut accuser, mais bien des traces de poney Shetland dans leurs antécédents.
Un musée interactif... pourquoi pas ?
Alexandra étant voisine de France, une belle collaboration s’est naturellement développée entre les deux femmes autour de leurs chevaux miniatures. À force de discussions et de brassage d’idées, elles en arrivent à un accord pour ouvrir un nouveau volet au programme éducatif d’Alexandra. Pourquoi ne pas pousser le concept plus loin en offrant aux groupes scolaires la possibilité d’une sortie à la campagne. Les deux amies ont alors l’idée de créer un musée du cheval miniature ouvert à l’année, un projet unique en Amérique du Nord. Grâce à de nombreux objets propres au monde des chevaux que les enfants peuvent manipuler (brosses, selles, brides, etc.), et aux panneaux éducatifs, les visiteurs se promènent à travers un parcours où ils peuvent mettre en pratique ce qu’ils viennent d’apprendre grâce aux petits chevaux qui les attendent patiemment à l’autre bout du manège.
Du rêve à la réalité
Lorsqu’on arrive à la ferme d’élevage de France Baril, Mini Chevaux Mirabel, on peut voir des clôtures, des abris pour les chevaux, une belle cour intérieure, et des dizaines de paires d’yeux qui nous observent. Pour quelqu’un qui est habitué à des chevaux de taille standard, le dépaysement est total. On peut imaginer que pour des enfants, c’est le paradis qui s’ouvre à eux, à leur hauteur !
Dans le manège intérieur, plusieurs ateliers sont aménagés afin que les jeunes visiteurs (pour la plupart des groupes scolaires, des garderies ou des groupes privés) découvrent le monde des chevaux à l’aide de panneaux explicatifs, de jeux-questionnaires, et même d’une chasse au trésor. Des chevaux miniatures sont attachés à différents endroits et attendent patiemment qu’on s’occupe d’eux, soit en les brossant, en les menant en laisse, ou même en les costumant pour certaines occasions.
Un avenir prometteur
Une centaine de chevaux miniatures (75 poulinières, 6 étalons et une vingtaine de poulains) se retrouvent aujourd’hui sur la ferme de 108 arpents, répartis dans une dizaine d’enclos adaptés à la taille de leurs pensionnaires. Une vingtaine de naissances ont lieu chaque année. La plupart des poulains sont vendus, mais certains possédants une robe particulièrement flamboyante ou une génétique intéressante resteront dans l’élevage afin d’en améliorer la qualité. Le bassin génétique est d’ailleurs régulièrement élargi avec l’achat d’étalons provenant de divers endroits (Québec, Ontario, États-Unis). Les juments sont souvent choisies sur un coup de coeur (robe, lignée particulière, conformation, hauteur). Tous les reproducteurs sont enregistrés auprès de l’American Miniature Horse Association (AMHA) et l’American Miniature Horse Registry (AMHR).
Ces petits chevaux sympathiques gagnent à être connus.
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(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Falabella
(*) La pampa est une vaste étendue fertile recouverte d’herbes, mais dépourvue d’arbres, un mélange de prairie, de savane et de brousse. Les conditions y sont souvent difficiles à cause des vents persistants, des brusques écarts de températures et des violents orages. Cette vaste région couvre le sud du Brésil, l’Uruguay et l’Argentine sur plus de 750 000 km2.
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FICHES SIGNALÉTIQUES
FALABELLA ET CHEVAL MINIATURE AMÉRICAIN
Origine :
- Falabella : Argentine, ranch de la famille Falabella près de Buenos Aires ;
- Chevaux miniatures américains : États-Unis
Taille :
- Falabella : environ 75 cm ;
- Chevaux miniatures : 86,36 cm (34 po) max. pour l’AMHA, 96,5 cm (38 po) max. pour l’AMHR
Robe :
- Toutes les couleurs et les marques sont permises.
- Les robes flamboyantes sont très recherchées
Morphologie : Bien proportionnée, semblable à celle d’un cheval de taille normale
Caractère : Docile et intelligent
Utilisations : Attelage léger, spectacles, compétitions au licou, zoothérapie, assistance aux personnes à mobilité réduite, pédagogie.
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SOURCES :
The Official Horse Breeds Standard Guide, Fran Lynghaug, Voyageur Press, 2009
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cheval_miniature
http://falabellainternational.com/article5rarefalabella.shtml
http://www.falabellafmha.com/info.htm#anchor3
http://desmotsogalop.com/BulletinSeptembre.pdf
http://www.guidehorse.com/faq_horses.htm