Comment maintenir une bonne condition
toute l'année
PAR KATERINE PARD ET OLIVIER FAUVELET
L’objectif de tout propriétaire est d’avoir un beau cheval en santé, toute l’année. Bien souvent, les gains obtenus au prix d’efforts considérables sont anéantis par des variations trop importantes de son alimentation, que ce soit par un changement (ou un arrêt) de moulée, ou une baisse de la quantité ou de la qualité du foin servi. À cela s’ajoutent les variations de l’environnement et des conditions de vie causées par le changement de saison.
Une bonne nutrition est d’abord un travail de prévention visant à fournir une alimentation adaptée au stade de vie, à l’entraînement, à la condition de chair et à l’environnement. Dans tous les cas, la source d’énergie utilisée pour garder le cheval en bonne condition peut varier grandement, tout comme les besoins en vitamines et minéraux.
La condition de chair
Il est primordial de surveiller attentivement la condition de chair. D’un angle pratique, une évaluation physique de la condition de chair s’effectue plus efficacement de façon manuelle, puisque selon la saison, la robe qui recouvre l’animal peut être trompeuse et lui donner un aspect plutôt rond. Il est donc essentiel de palper le cheval régulièrement pour évaluer le dépôt de gras sous-cutané au niveau des côtes, du garrot, de la ligne du dos et de l’attache de queue, ainsi que derrière l’épaule et le long de l’encolure. La cote de chair s’évalue sur une échelle de 1 à 9 : 1 représente le cheval émacié et 9 le cheval obèse. Ce système demeure l’outil le plus fiable pour déterminer l’efficacité de la ration sur le plan calorique, et permettra d’ajuster la ration en fonction de la prise ou de la perte de poids.
Pour le cheval adulte vivant à l’extérieur, une cote de chair de 5 à 6 lui permettra de traverser plus facilement l’hiver et supportera ses performances sportives tout au long de l’année. Cette cote optimale évitera de se retrouver à l’automne avec un cheval épuisé par une saison de concours intensive, ou encore de découvrir un cheval amaigri lors de la mue du printemps.
Pour améliorer la condition du cheval qui perd du poids, la stratégie est simple : augmenter son apport quotidien en calories en lui donnant davantage de foin ou de concentrés. La cote de chair déterminera s’il est nécessaire d’augmenter les concentrés (moulée), en plus du foin, ce qui est généralement le cas pour le cheval de performance, puisque les concentrés fournissent beaucoup plus de calories par kilogramme que les fourrages. Plus la cote de chair est inférieure à cinq, plus la quantité de concentrés devra être augmentée, idéalement en ajoutant un repas supplémentaire par jour, ou encore en utilisant une moulée plus riche en calories et mieux adaptée aux besoins individuels du cheval.
La discipline pratiquée par le cheval, son état de santé et son tempérament auront une influence sur le choix de la source de calories.
Si le cheval est trop gras (cote de chair supérieure à six), il faut diminuer son apport calorique en réduisant la quantité de concentrés servie quotidiennement et, si nécessaire, la quantité de fourrage. Plus la cote de chair est supérieure à six, plus la diminution des calories devra être importante. Si la quantité de concentrés servie est inférieure à la quantité recommandée selon le poids du cheval et son niveau d’exercice, un supplément compensateur qui offre une quantité suffisante de protéines, vitamines et minéraux, sans l’ajout de calories supplémentaires, doit absolument être servi afin que tous les besoins nutritionnels de l’animal soient comblés.
Il est important de noter qu’une baisse ou une augmentation de la moulée ne doit pas forcément entraîner un changement de produit. Il faut d’ailleurs éviter les variations trop fréquentes dans la ration. Ainsi, ce n’est pas parce que le cheval est moins actif une semaine qu’il faut diminuer radicalement sa ration. Dans tous les cas, il est impératif de conserver une quantité de vitamines et minéraux adéquate pour combler ses besoins, et ce, malgré les variations dans la ration.
Les besoins en acides aminés
C’est souvent à la fin de l’été que les gains obtenus sur la ligne de dos et la condition musculaire générale du cheval sont les plus importants, et il est tout à fait possible de les conserver malgré une baisse de l’activité. Pour le maintien, la réparation et la reconstruction du tissu musculaire, l’alimentation du cheval doit idéalement présenter un profil d’acides aminés supérieur qui comprend les 10 acides aminés essentiels.
Les protéines sont constituées d’acides aminés, à la manière d’une chaîne formée de maillons. Elles se partagent en deux catégories : les acides aminés essentiels et les acides aminés non essentiels. Les acides aminés essentiels doivent être fournis dans l’alimentation, car le cheval ne peut les synthétiser par lui-même dans son tube digestif, contrairement aux acides aminés dits non essentiels. Un autre aspect clé à retenir, c’est que certains acides aminés sont dits limitants. Cela signifie que si le cheval manque d’un acide aminé limitant, il ne pourra métaboliser aucun autre acide aminé présent dans son alimentation. Chez les chevaux, les trois acides aminés les plus limitants sont, dans l’ordre : la lysine, la méthionine et la thréonine. Règle générale, si suffisamment de ces trois acides aminés sont présents, les ingrédients utilisés fourniront les autres acides aminés en quantités suffisantes.
Pour une bonne ligne de dos et une masse musculaire tonique, il faut de l’exercice, mais surtout le matériel de construction que sont les acides aminés !
Et en hiver ?
En général, les équidés tolèrent mieux les grands froids que la chaleur intense. D’un point de vue nutritionnel, des éléments essentiels doivent être respectés si l’on veut permettre au cheval de bien vivre la saison hivernale, notamment par le maintien de sa chaleur corporelle. Il faut savoir que les besoins énergétiques (exprimés en calories) du cheval augmentent lorsque la température extérieure diminue. Plus l’environnement est froid, plus le cheval brûle des calories pour maintenir sa chaleur corporelle. En hiver, l’amaigrissement est l’un des dangers qui guettent le cheval si ses besoins nutritionnels ne sont pas comblés.
On privilégiera, au besoin, un apport supplémentaire de foin durant l’hiver. En effet, les aliments à base de fibres sont digérés dans le cæcum grâce à la fermentation microbienne, un processus complexe qui produit beaucoup de chaleur et qui aide le cheval à combattre le froid. Même si les grains et les moulées complètes sont plus concentrés en calories, leur digestion a lieu dans le petit intestin, un processus beaucoup plus simple qui, contrairement à la fermentation de la fibre, n’entraîne pas une grande production de chaleur.
Si l’ajout de quelques galettes d’un bon foin à la ration n’est pas suffisant, un ajout de concentrés doit alors être considéré. Les chevaux maigres, qu’ils soient à l’exercice ou à l’entretien, les chevaux malades ou âgés, les juments en fin de gestation ou en lactation ainsi que les poulains en croissance sont des cas particuliers qui, la plupart du temps, profiteront d’un apport accru en concentrés.
Peu importe la solution choisie pour prévenir la perte de poids durant l’hiver, il est recommandé de vérifier si l’apport vitaminique et minéral de la ration est suffisant. Dans plusieurs cas, un supplément compensateur devra être envisagé, surtout si la quantité de concentrés servie est faible.
Enfin, n’oubliez pas que l’eau demeure le nutriment le plus important. Pour le cheval, la consommation d’eau est cruciale en tout temps. Sans un apport suffisant en eau, son corps et son système digestif ne peuvent plus fonctionner adéquatement. En toutes saisons, il faut être attentif à la consommation d’eau du cheval et vérifier son niveau d’hydratation régulièrement par le test du pli cutané, ou encore en surveillant la texture du fumier.
Chaque saison comporte ses défis et au fil de l’année, le cheval connaîtra des variations importantes de températures et de charge de travail. Le printemps et l’automne sont des périodes charnières importantes qui représentent de bons moments pour réviser les rations. On peut diminuer ou augmenter la moulée et la ration de foin, en veillant à toujours conserver un apport approprié en minéraux, vitamines et acides aminés.
Une collaboration Cargill Ltée. Purina Canada Équin.
Une bonne nutrition est d’abord un travail de prévention visant à fournir une alimentation adaptée au stade de vie, à l’entraînement, à la condition de chair et à l’environnement. Dans tous les cas, la source d’énergie utilisée pour garder le cheval en bonne condition peut varier grandement, tout comme les besoins en vitamines et minéraux.
La condition de chair
Il est primordial de surveiller attentivement la condition de chair. D’un angle pratique, une évaluation physique de la condition de chair s’effectue plus efficacement de façon manuelle, puisque selon la saison, la robe qui recouvre l’animal peut être trompeuse et lui donner un aspect plutôt rond. Il est donc essentiel de palper le cheval régulièrement pour évaluer le dépôt de gras sous-cutané au niveau des côtes, du garrot, de la ligne du dos et de l’attache de queue, ainsi que derrière l’épaule et le long de l’encolure. La cote de chair s’évalue sur une échelle de 1 à 9 : 1 représente le cheval émacié et 9 le cheval obèse. Ce système demeure l’outil le plus fiable pour déterminer l’efficacité de la ration sur le plan calorique, et permettra d’ajuster la ration en fonction de la prise ou de la perte de poids.
Pour le cheval adulte vivant à l’extérieur, une cote de chair de 5 à 6 lui permettra de traverser plus facilement l’hiver et supportera ses performances sportives tout au long de l’année. Cette cote optimale évitera de se retrouver à l’automne avec un cheval épuisé par une saison de concours intensive, ou encore de découvrir un cheval amaigri lors de la mue du printemps.
Pour améliorer la condition du cheval qui perd du poids, la stratégie est simple : augmenter son apport quotidien en calories en lui donnant davantage de foin ou de concentrés. La cote de chair déterminera s’il est nécessaire d’augmenter les concentrés (moulée), en plus du foin, ce qui est généralement le cas pour le cheval de performance, puisque les concentrés fournissent beaucoup plus de calories par kilogramme que les fourrages. Plus la cote de chair est inférieure à cinq, plus la quantité de concentrés devra être augmentée, idéalement en ajoutant un repas supplémentaire par jour, ou encore en utilisant une moulée plus riche en calories et mieux adaptée aux besoins individuels du cheval.
La discipline pratiquée par le cheval, son état de santé et son tempérament auront une influence sur le choix de la source de calories.
Si le cheval est trop gras (cote de chair supérieure à six), il faut diminuer son apport calorique en réduisant la quantité de concentrés servie quotidiennement et, si nécessaire, la quantité de fourrage. Plus la cote de chair est supérieure à six, plus la diminution des calories devra être importante. Si la quantité de concentrés servie est inférieure à la quantité recommandée selon le poids du cheval et son niveau d’exercice, un supplément compensateur qui offre une quantité suffisante de protéines, vitamines et minéraux, sans l’ajout de calories supplémentaires, doit absolument être servi afin que tous les besoins nutritionnels de l’animal soient comblés.
Il est important de noter qu’une baisse ou une augmentation de la moulée ne doit pas forcément entraîner un changement de produit. Il faut d’ailleurs éviter les variations trop fréquentes dans la ration. Ainsi, ce n’est pas parce que le cheval est moins actif une semaine qu’il faut diminuer radicalement sa ration. Dans tous les cas, il est impératif de conserver une quantité de vitamines et minéraux adéquate pour combler ses besoins, et ce, malgré les variations dans la ration.
Les besoins en acides aminés
C’est souvent à la fin de l’été que les gains obtenus sur la ligne de dos et la condition musculaire générale du cheval sont les plus importants, et il est tout à fait possible de les conserver malgré une baisse de l’activité. Pour le maintien, la réparation et la reconstruction du tissu musculaire, l’alimentation du cheval doit idéalement présenter un profil d’acides aminés supérieur qui comprend les 10 acides aminés essentiels.
Les protéines sont constituées d’acides aminés, à la manière d’une chaîne formée de maillons. Elles se partagent en deux catégories : les acides aminés essentiels et les acides aminés non essentiels. Les acides aminés essentiels doivent être fournis dans l’alimentation, car le cheval ne peut les synthétiser par lui-même dans son tube digestif, contrairement aux acides aminés dits non essentiels. Un autre aspect clé à retenir, c’est que certains acides aminés sont dits limitants. Cela signifie que si le cheval manque d’un acide aminé limitant, il ne pourra métaboliser aucun autre acide aminé présent dans son alimentation. Chez les chevaux, les trois acides aminés les plus limitants sont, dans l’ordre : la lysine, la méthionine et la thréonine. Règle générale, si suffisamment de ces trois acides aminés sont présents, les ingrédients utilisés fourniront les autres acides aminés en quantités suffisantes.
Pour une bonne ligne de dos et une masse musculaire tonique, il faut de l’exercice, mais surtout le matériel de construction que sont les acides aminés !
Et en hiver ?
En général, les équidés tolèrent mieux les grands froids que la chaleur intense. D’un point de vue nutritionnel, des éléments essentiels doivent être respectés si l’on veut permettre au cheval de bien vivre la saison hivernale, notamment par le maintien de sa chaleur corporelle. Il faut savoir que les besoins énergétiques (exprimés en calories) du cheval augmentent lorsque la température extérieure diminue. Plus l’environnement est froid, plus le cheval brûle des calories pour maintenir sa chaleur corporelle. En hiver, l’amaigrissement est l’un des dangers qui guettent le cheval si ses besoins nutritionnels ne sont pas comblés.
On privilégiera, au besoin, un apport supplémentaire de foin durant l’hiver. En effet, les aliments à base de fibres sont digérés dans le cæcum grâce à la fermentation microbienne, un processus complexe qui produit beaucoup de chaleur et qui aide le cheval à combattre le froid. Même si les grains et les moulées complètes sont plus concentrés en calories, leur digestion a lieu dans le petit intestin, un processus beaucoup plus simple qui, contrairement à la fermentation de la fibre, n’entraîne pas une grande production de chaleur.
Si l’ajout de quelques galettes d’un bon foin à la ration n’est pas suffisant, un ajout de concentrés doit alors être considéré. Les chevaux maigres, qu’ils soient à l’exercice ou à l’entretien, les chevaux malades ou âgés, les juments en fin de gestation ou en lactation ainsi que les poulains en croissance sont des cas particuliers qui, la plupart du temps, profiteront d’un apport accru en concentrés.
Peu importe la solution choisie pour prévenir la perte de poids durant l’hiver, il est recommandé de vérifier si l’apport vitaminique et minéral de la ration est suffisant. Dans plusieurs cas, un supplément compensateur devra être envisagé, surtout si la quantité de concentrés servie est faible.
Enfin, n’oubliez pas que l’eau demeure le nutriment le plus important. Pour le cheval, la consommation d’eau est cruciale en tout temps. Sans un apport suffisant en eau, son corps et son système digestif ne peuvent plus fonctionner adéquatement. En toutes saisons, il faut être attentif à la consommation d’eau du cheval et vérifier son niveau d’hydratation régulièrement par le test du pli cutané, ou encore en surveillant la texture du fumier.
Chaque saison comporte ses défis et au fil de l’année, le cheval connaîtra des variations importantes de températures et de charge de travail. Le printemps et l’automne sont des périodes charnières importantes qui représentent de bons moments pour réviser les rations. On peut diminuer ou augmenter la moulée et la ration de foin, en veillant à toujours conserver un apport approprié en minéraux, vitamines et acides aminés.
Une collaboration Cargill Ltée. Purina Canada Équin.