SCIENCE
Évaluer la douleur à l'aide des
expressions faciales
PAR JOSÉE LALONDE, agr. M.A.
Certains jours, votre compagnon n’a pas sa mine habituelle. La question se pose : cela cache-t-il une douleur quelconque ? Il est crucial de savoir reconnaître la douleur chez le cheval au quotidien puisque celle-ci influence directement son bien-être. Certaines méthodes d’évaluation de la douleur existent déjà, mais elles sont mal adaptées au quotidien du propriétaire de chevaux à l’écurie. Pour cette raison, le chercheur Dalla Costa et son équipe ont proposé une méthode simple d’évaluation de la douleur chez le cheval : l’échelle des mimiques. L’observation des expressions faciales est au coeur de ce procédé qui s’intéresse aux paramètres suivants : la dilatation des narines, le niveau de fermeture des paupières, la position des oreilles vers l’arrière, la tension des lèvres, la contraction et la proéminence des muscles masticateurs et la contraction des muscles supraorbitaires. Pour chacun de ces paramètres, une note de 0 (absent), de 1 (peu présent) ou de 2 (présent de manière évidente) est attribuée. La somme des notes pour chacun des paramètres permet de donner au cheval un score. Plus cette note est élevée, plus la douleur est importante. La méthode tient aussi compte des changements de comportement du cheval dans son environnement.
Quarante étalons, divisés en deux groupes, A et B, ont subi une castration chirurgicale de routine sous anesthésie générale. Tout juste avant l’anesthésie, les chevaux des deux groupes ont reçu une injection de flunixine, un anti-inflammatoire non stéroïdien. Le groupe B a également reçu de la flunixine, cette fois par voie orale, six heures après l’opération. Les comportements et expressions faciales ont été observés avant l’opération et 8 heures après. Chez les deux groupes, en comparaison avec les données préopératoires, des changements significatifs de comportement et d’expressions faciales ont été observés 8 heures après l’opération. Le comportement exploratoire des chevaux ainsi que leur état de vigilance ont notamment été réduits. Aucune différence significative n’a cependant été trouvée entre les groupes A et B, qu’ils aient reçu une seule ou deux administrations de flunixine.
L’échelle des mimiques demeure une méthode efficace et fiable pour évaluer le degré de douleur après une castration de routine. Cette échelle pourrait également être utilisée comme indicateur de douleur chez l’animal dans son environnement quotidien et devenir un outil d’évaluation du bien-être du cheval à l’écurie.
SOURCE :
Development of the horse grimace scale (HGS) as a pain assessment tool in horses undergoing routine castration
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3960217
Quarante étalons, divisés en deux groupes, A et B, ont subi une castration chirurgicale de routine sous anesthésie générale. Tout juste avant l’anesthésie, les chevaux des deux groupes ont reçu une injection de flunixine, un anti-inflammatoire non stéroïdien. Le groupe B a également reçu de la flunixine, cette fois par voie orale, six heures après l’opération. Les comportements et expressions faciales ont été observés avant l’opération et 8 heures après. Chez les deux groupes, en comparaison avec les données préopératoires, des changements significatifs de comportement et d’expressions faciales ont été observés 8 heures après l’opération. Le comportement exploratoire des chevaux ainsi que leur état de vigilance ont notamment été réduits. Aucune différence significative n’a cependant été trouvée entre les groupes A et B, qu’ils aient reçu une seule ou deux administrations de flunixine.
L’échelle des mimiques demeure une méthode efficace et fiable pour évaluer le degré de douleur après une castration de routine. Cette échelle pourrait également être utilisée comme indicateur de douleur chez l’animal dans son environnement quotidien et devenir un outil d’évaluation du bien-être du cheval à l’écurie.
SOURCE :
Development of the horse grimace scale (HGS) as a pain assessment tool in horses undergoing routine castration
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3960217