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Régie d'écurie : 8 choses à faire avant l'hiver

PAR NATHALIE LABERGE, C.WR.
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Photo Alois Wohlfahrt/Pixabay
Accès impraticables, buvettes gelées, chemins casse-cou et structures coincées… Ces aléas qui exaspèrent les gestionnaires d’écuries ne sont pas inévitables. Ci-après, huit précautions pragmatiques pour apprivoiser la blanche saison et gérer les éléments, dehors comme dedans.


1. Faites le tour du propriétaire

Tout gestionnaire avisé vous le dira : la vérification ponctuelle des installations reste de rigueur tout au long de l’année. Cela dit, le climat confortable de l’automne se prête agréablement aux petites réfections et autres travaux préventifs. Procédez à l’inspection sommaire de vos structures. Le toit de l’écurie (et du manège, le cas échéant) sera-t-il en état de supporter le poids de la neige ? Nettoyez vos gouttières et vérifiez-en le bon fonctionnement : vous préviendrez les infiltrations d’eau. Lubrifiez aussi vos mécanismes et pentures. Vous envisagez quelques extras, comme les bandes isolantes et coupe-froids ? Excellente idée ! Ces dispositifs peu dispendieux réduisent la déperdition de chaleur et découragent les visiteurs indésirables. De même, « rafraîchir » les joints d’étanchéité, calfeutrer les fissures et colmater les brèches permettent un meilleur contrôle de l’humidité, et contribuent à préserver l’état général du bâtiment.


2. Pensez prévention des incendies

Poussière accumulée, saleté et toiles d’araignées nuisent à la qualité de l’air et comportent un risque d’incendie. Faites le ménage ! Ici, c’est connu : l’électricité peut être l’ennemie ou l’alliée. En effet, la cause première d’incendie dans les bâtiments de ferme provient d’une installation électrique non conforme, trop vieille, mal entretenue ou surchargée. Tout d’abord, évitez d’utiliser la chambre électrique comme fourretout, et gardez au minimum un mètre de dégagement autour du panneau électrique. Vos ampoules sont-elles munies de globes marins ? Profitez-en aussi pour remplacer vos fils usés ou endommagés. À cet effet, couvrir vos câbles à découvert de gaines protectrices les protège des rongeurs et prolonge leur durée de vie, c’est gagnant-gagnant ! Et parce que les hivers québécois sont capables de tout… Prévoyez les coupures de service. Si vous n’êtes pas équipé d’une génératrice, les lampes de poche, lanternes de camping, piles de rechange et seaux deviendront votre plan B en cas de panne d’électricité.


3. Gérez l’air

Abordons ici les thèmes de l’isolation et de la ventilation. Qu’on ne s’y trompe pas : ces deux éléments vont de pair. Si la lutte aux pertes de chaleur reste un enjeu crucial, il faut résister à la tentation de se cloîtrer. Bactéries et moisissures prolifèrent en vase clos pour former de redoutables contaminants de l’air. Chez l’humain comme l’équin, les acides de gaz comme l’ammoniac (NH3) et le sulfure d’hydrogène (H2S) abîment les voies respiratoires. Ainsi, la présence d’une odeur âcre et de fenêtres embuées indique que le bâtiment ne « respire » pas assez. Le but d’isoler une écurie n’est donc pas de garder les chevaux au chaud, mais d’instaurer des conditions favorables à une ventilation efficace. Vos deux impératifs ici : optimiser le renouvellement de l’air, et maintenir le pourcentage d’humidité sous les 70 %. Mais comment obtenir de tels résultats ?

La construction et l’état du bâtiment, le nombre de chevaux l’occupant et les activités qui s’y déroulent influencent forcément la qualité de l’air. La pose d’isolant dans les vides accessibles réduit de façon notable la formation de condensation, et vous aide à tirer profit d’une solution des plus accessibles : la ventilation naturelle. Simplement expliqué, le concept repose sur l’évacuation de l’humidité par l’aménagement de cheminées, idéalement au faîtage. L’apport d’air frais, entre autres par des fenêtres latérales, pousse alors l’air vicié en hauteur. Lorsque correctement configuré, ce système qui fonctionne par une combinaison des forces thermiques assure une ventilation adéquate tout en évitant les courants d’air. Pas sûr de vos calculs ? N’improvisez pas. Un ingénieur en bâtiment pourra vous conseiller sur les mesures à prendre selon vos circonstances. Dans tous les cas, ne lésinez pas sur la litière, un élément crucial au contrôle de l’ammoniac et à la qualité de l’air.


4. Assurez la disponibilité constante de l’eau

Lorsque le mercure glisse dans les bas-fonds, l’eau devient un enjeu majeur et pour cause. En zone thermique confortable, un cheval de 500 kg en absorbe environ 25 L au quotidien. Bien que la consommation d’eau soit influencée par divers éléments, comme le stade physiologique de l’animal et son niveau d’exercice, elle diminue normalement par temps froid. Un facteur préoccupant, puisque l’ingestion de matière sèche augmente et avec elle, le risque de colique. Idéalement, la consommation d’eau sera proportionnelle à la quantité de fourrage ingéré et au climat. Un cheval qui consomme 12 kg de foin par jour devrait donc en principe absorber 21 litres d’eau. À condition toutefois que l’eau soit accessible et tempérée.

Au pré…

• L’élément d’abreuvoir chauffant offre une valeur sûre à moindre coût. Alimenté à une prise de courant, il se dépose au fond d’un réservoir approvisionné manuellement.
• Si vous êtes équipé d’un système de conduits souterrains ou raccordés à la plomberie d’un bâtiment connexe, l’abreuvoir chauffant vous simplifiera certainement la tâche. Offerts sous une pléthore de dimensions et fonctionnalités plus ou moins sophistiquées (dont certains conçus pour l’usage en écurie froide), la plupart sont dotés d’un chauffe-eau, d’un thermostat, d’un drain et d’une soupape de flotte.

En écurie froide…
  • Emmitouflez vos tuyaux. Pour un coût minime, enrober vos tuyaux intérieurs d’isolant mousse ou de ruban contribue à prévenir le gel.
  • Un peu plus onéreux, le câble chauffant vaut toutefois nettement l’investissement pour les conduits rigides situés hors d’atteinte des chevaux. Pourvu d’une sonde thermique, d’un thermostat et d’une lampe témoin, ce câble se fixe aux tuyaux de métal ou de plastique à l’aide de ruban adhésif, auquel s’ajoute un isolant. Attention cependant, certains raccords peuvent nécessiter un brin d’ingéniosité. Le concours d’un électricien vous garantira une installation optimale et selon les normes, et une démarche sûre et efficace à long terme.


5. Optimisez le box

La période hivernale marque pour certains le retour de séjours prolongés au box. Un peu de coconnage équin s’impose. Soyez sans vergogne pour le clou qui dépasse et la planche mal assujettie.

Parlant de parois, la façade grillagée permet une meilleure aération : c’est un investissement qui mérite considération. Le revêtement de caoutchouc (ou tapis de box) n’a quant à lui pas d’égal pour sublimer le confort. Agissant à la façon d’un amortisseur, il fait aussi office de matelas et procure une isolation thermique appréciable. Au secteur alimentaire, considérez le filet à foin et autres distributeurs de type « slow feeder », qui régulent la consommation et se veulent un antidote à l’ennui. Les jouets (ballons suspendus, gâteries à « défi » dissimulées dans des balles trouées, etc.) proposent d’autres solutions créatives d’occupation. Et n’oubliez pas la pierre de sel !


6. Organisez la sellerie

Il y a fort à parier que les tapis de selle artisanaux, licous fluo et autres instruments « déco » qui amassent la poussière depuis quelques semaines ne trouveront pas d’emploi cet hiver. Remisez ce qui n’est pas utilisé, et nettoyez soigneusement vos équipements de service. Traitez les cuirs (huile ou pommade) pour les protéger de l’humidité mordante de l’hiver. C’est aussi le moment de remettre vos couvertures équines en état : reprisez les coutures et remplacez les sangles fatiguées. Faites le tri de la panoplie d’onguents et de produits sensibles au froid. Vérifiez la date de péremption des articles de pharmacie, et relogez-les dans un endroit tempéré.


7. Domptez les éléments

Les premières intempéries nous prennent souvent à contrepied. En périphérie, rangez tout ce qui peut s’envoler ou se dissimuler sournoisement sous la neige. Planifiez le déblaiement de la neige et l’accès aux secteurs-clés en visualisant vos déplacements projetés. L’idée consiste à configurer un « réseau » entre les zones fréquentées : par exemple, une voie écurie-paddock-manège, un sentier stationnement-écurie, écurie-amas de fumier-entrepôt de copeaux ou de foin, le chemin menant aux sentiers de randonnée, etc. Cibler l’essentiel optimisera vos opérations d’épandage (sable, gravier ou une combinaison des deux) tout en réduisant les frais d’exploitation. Et parce que tout ça fondra éventuellement… Le lieu choisi pour le dépôt de la neige doit prévoir la direction du ruissellement printanier. Optez pour un emplacement offrant une bonne capacité de drainage, à distance de l’amas de fumier et des fondations de bâtiments.


8. Au pâturage : aménagez l’espace
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Le sol — On croit à tort qu’un sol gelé est indestructible. Dans les faits, le piétinement concentré des chevaux dans un même secteur, souvent à proximité du fourrage, risque d’endommager le système racinaire d’une parcelle en dormance lors des jours de redoux. Lorsque l’espace le permet, migrer le troupeau vers un secteur sacrifié assure une repousse plus hâtive et vigoureuse au printemps. Dans tous les cas, retirez l’excès de boue des aires de circulation dense et nivelez la surface « piétonnière » avant les premières neiges. Vous réduisez ainsi l’incidence des reliefs dangereux une fois le gel venu.

La végétation — une lisière de boisé dense offre un pare-vent des plus appréciables. Cette protection naturelle requiert toutefois un brin d’entretien. Émondez les branches chétives qui pourraient se transformer en projectiles ou céder sous le poids du verglas.

L’abri — absolument nécessaire aux chevaux séjournant à l’extérieur, votre structure doit être sécuritaire et conçue de façon à accommoder tous les occupants. L’entrée est-elle suffisamment large pour donner libre accès aux subordonnés du troupeau ? À titre de repère, un abri pour trois chevaux (qui sont généralement bon copains) pourrait se déployer sur un carré de cinq mètres, ou un rectangle d’une longueur de six mètres sur une largeur de trois à quatre mètres. Éliminez les clous rouillés et autres aspérités. Une « couette » de paille offre également un lit fort apprécié.

Solidifiez les clôtures — Les conditions hivernales mettent les installations fragiles à rude épreuve. Resserrez les vis et les écrous des clôtures de bois, et solidifiez les piquets branlants. Remplacez les lices fissurées. Si votre installation est munie de clôtures électriques, vérifiez-en l’ensemble des composantes et l’efficacité de la prise de terre. Soyez à l’affût des amonts de neige durcie, qui fourniront un tremplin opportuniste aux aventuriers du troupeau. à

Offrez du foin à volonté. C’est connu, les besoins énergétiques du cheval augmentent par temps froid. Or, petit miracle d’ingénierie équine, la digestion du fourrage produit de la chaleur. On voudra donc alimenter « la fournaise » par un apport suffisant de fourrage. L’installation d’un râtelier permet de réduire les pertes, et stimule une forme d’exercice.

L’hiver n’est en réalité qu’une saison froide lorsqu’on est bien préparé. Validez vos quantités nécessaires (litière, foin, suppléments, pierres de sel, produits d’épandage, etc.). Envisagez le scénario le plus rébarbatif et alignez vos effectifs. Ainsi solidement paré, à vous la tranquillité d’esprit et les chevauchées de poudreuse diamantée !


POUR EN SAVOIR PLUS :
​

Ventilation d’écurie :
http://www.omafra.gov.on.ca/french/engineer/ facts/10-060.htm#5
http://www.haras-nationaux.fr/information/accueil-equipaedia/infrastructures-equestres/batiments/ventilation-des-ecuries.html # c31813
http://old.yveschoiniere.com/media/pdfs/articles/ventilation-ecurie.pdf

Alimentation du cheval en hiver :
Association des vétérinaires équins du Québec — http://www.laveq.com/articles/nourrir-vos-chevauxen-hiver/ 

Conseils pratiques : 
https://thehorse.com/136986/tips-for-preparingyour-horse-barn-for-winter/ 
http://countryfolks.com/preparing-the-barn-andpaddock-for-winter/ 
Corporation des maîtres électriciens du Québec — https://www.cmeq.org/index.php?id=61&q=agricole
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