NUTRITION
Les essentiels pour les chevaux de concours
PAR KATERINE PARD
CALORIES
La seule réelle façon de savoir si l’apport en calories est suffisant est de surveiller la cote de chair. Un cheval maigrit de l’arrière vers l’avant ; il faut donc vérifier régulièrement les côtes vers l’arrière-main afin de s’assurer que la mince couche de gras reste la même. La cote de chair idéale, peu importe la race et la discipline, se situe entre 5 et 6 (sur une échelle de 1 à 9). On peut donc sentir facilement les côtes au toucher sans jamais les voir.
Chez le cheval de sport, les besoins en calories sont environ 25 à 30 % plus élevés que chez le cheval au travail léger, ce qui correspond à 2 kg d’une moulée élevée en calories pour un cheval de 500 kg. Il est donc important de lui fournir suffisamment de calories afin d’éviter un amaigrissement.
La source de calories servies au cheval devrait surtout dépendre de la discipline effectuée. Un cheval qui travaille intensément sur de courtes périodes, comme les chevaux de barils ou de gymkhana, a besoin de plus de sucre dans son alimentation que les autres, car c’est la seule source de calories utilisable lors d’un sprint. Les seules exceptions sont les chevaux ayant des problèmes de résistance à l’insuline (cushing ou obésité) ou qui sont porteurs du PSSM (polysaccharide storage myopathy). Le sucre sera moins important dans les disciplines de plus longue durée et moins grande intensité, comme le reining ou le dressage, où l’on privilégiera les calories provenant de l’huile ou de la fibre afin d’avoir une énergie à plus long terme.
PROTÉINE
La meilleure façon d’évaluer la masse musculaire est de regarder la ligne de dos. Lorsque vous déposez le bout de vos doigts sur la colonne vertébrale, votre main devrait être convexe au niveau de la croupe, du dos et du garrot. Contrairement à la cote de chair, les muscles se déposent de l’arrière vers l’avant, ce qui explique pourquoi plusieurs chevaux ont un garrot proéminent malgré une belle cote de chair et/ou un une belle croupe. La protéine est le seul « matériau de construction » permettant de refaire les muscles et les développer. Si un cheval travaille intensément et qu’elle n’est pas suffisante, il perdra de la masse musculaire.
Il est donc très important de servir une quantité conséquente de protéine au cheval de sport afin de soutenir la masse musculaire (voir notre article sur le sujet en page 41). Un cheval au travail léger (3 fois et moins par semaine) se contentera d’une ration totale (foin, moulée et suppléments additionnés) à 11-12 % de protéine en moyenne. Par contre, le cheval qui travaille 5-6 jours par semaine devrait avoir une ration totale comprenant de 12 à 14 % de protéine. Mais, la qualité de la protéine est encore plus importante que la quantité. Afin de la vérifier, regardez la liste d’ingrédients de vos moulées et suppléments. On devrait y retrouver au minimum la lysine et la méthionine, et idéalement la thréonine.
MINÉRAUX ET VITAMINES
Les minéraux et vitamines sont essentiels et ont plusieurs fonctions : système immunitaire, sabots solides, récupération après l’effort, résistance au travail, santé générale, etc. Bien sûr, plus un cheval travaille intensément, plus ses besoins augmentent.
Les chevaux n’absorbent pas tous les minéraux et vitamines avec la même efficacité. Les formes chélatées ou organiques de minéraux, comme le sélénium organique ou la méthionine de zinc par exemple, sont plus assimilables que les formes standard. Il peut être intéressant d’effectuer un bilan sanguin de temps en temps afin de vérifier les niveaux et d’ajuster l’apport au besoin. Gardez en tête que si vous faites analyser le sélénium et la vitamine E et qu’ils sont trop faibles dans le sang, les vingt autres éléments comme la vitamine D, le magnésium, le manganèse, etc., seront également déficients.
Les besoins en vitamines du complexe B sont très faibles chez le cheval au repos ou travail léger, car il en produit par lui-même dans le gros intestin. En revanche, lorsque le travail augmente à 3-4 fois par semaine, il n’arrive plus à combler ses besoins. Les carences en vitamines B peuvent entraîner de l’anémie, de l’anxiété, un manque d’appétit, etc.
Le tableau suivant démontre la différence des besoins de quelques éléments entre un cheval de 500 kg au travail léger ou modéré :
La seule réelle façon de savoir si l’apport en calories est suffisant est de surveiller la cote de chair. Un cheval maigrit de l’arrière vers l’avant ; il faut donc vérifier régulièrement les côtes vers l’arrière-main afin de s’assurer que la mince couche de gras reste la même. La cote de chair idéale, peu importe la race et la discipline, se situe entre 5 et 6 (sur une échelle de 1 à 9). On peut donc sentir facilement les côtes au toucher sans jamais les voir.
Chez le cheval de sport, les besoins en calories sont environ 25 à 30 % plus élevés que chez le cheval au travail léger, ce qui correspond à 2 kg d’une moulée élevée en calories pour un cheval de 500 kg. Il est donc important de lui fournir suffisamment de calories afin d’éviter un amaigrissement.
La source de calories servies au cheval devrait surtout dépendre de la discipline effectuée. Un cheval qui travaille intensément sur de courtes périodes, comme les chevaux de barils ou de gymkhana, a besoin de plus de sucre dans son alimentation que les autres, car c’est la seule source de calories utilisable lors d’un sprint. Les seules exceptions sont les chevaux ayant des problèmes de résistance à l’insuline (cushing ou obésité) ou qui sont porteurs du PSSM (polysaccharide storage myopathy). Le sucre sera moins important dans les disciplines de plus longue durée et moins grande intensité, comme le reining ou le dressage, où l’on privilégiera les calories provenant de l’huile ou de la fibre afin d’avoir une énergie à plus long terme.
PROTÉINE
La meilleure façon d’évaluer la masse musculaire est de regarder la ligne de dos. Lorsque vous déposez le bout de vos doigts sur la colonne vertébrale, votre main devrait être convexe au niveau de la croupe, du dos et du garrot. Contrairement à la cote de chair, les muscles se déposent de l’arrière vers l’avant, ce qui explique pourquoi plusieurs chevaux ont un garrot proéminent malgré une belle cote de chair et/ou un une belle croupe. La protéine est le seul « matériau de construction » permettant de refaire les muscles et les développer. Si un cheval travaille intensément et qu’elle n’est pas suffisante, il perdra de la masse musculaire.
Il est donc très important de servir une quantité conséquente de protéine au cheval de sport afin de soutenir la masse musculaire (voir notre article sur le sujet en page 41). Un cheval au travail léger (3 fois et moins par semaine) se contentera d’une ration totale (foin, moulée et suppléments additionnés) à 11-12 % de protéine en moyenne. Par contre, le cheval qui travaille 5-6 jours par semaine devrait avoir une ration totale comprenant de 12 à 14 % de protéine. Mais, la qualité de la protéine est encore plus importante que la quantité. Afin de la vérifier, regardez la liste d’ingrédients de vos moulées et suppléments. On devrait y retrouver au minimum la lysine et la méthionine, et idéalement la thréonine.
MINÉRAUX ET VITAMINES
Les minéraux et vitamines sont essentiels et ont plusieurs fonctions : système immunitaire, sabots solides, récupération après l’effort, résistance au travail, santé générale, etc. Bien sûr, plus un cheval travaille intensément, plus ses besoins augmentent.
Les chevaux n’absorbent pas tous les minéraux et vitamines avec la même efficacité. Les formes chélatées ou organiques de minéraux, comme le sélénium organique ou la méthionine de zinc par exemple, sont plus assimilables que les formes standard. Il peut être intéressant d’effectuer un bilan sanguin de temps en temps afin de vérifier les niveaux et d’ajuster l’apport au besoin. Gardez en tête que si vous faites analyser le sélénium et la vitamine E et qu’ils sont trop faibles dans le sang, les vingt autres éléments comme la vitamine D, le magnésium, le manganèse, etc., seront également déficients.
Les besoins en vitamines du complexe B sont très faibles chez le cheval au repos ou travail léger, car il en produit par lui-même dans le gros intestin. En revanche, lorsque le travail augmente à 3-4 fois par semaine, il n’arrive plus à combler ses besoins. Les carences en vitamines B peuvent entraîner de l’anémie, de l’anxiété, un manque d’appétit, etc.
Le tableau suivant démontre la différence des besoins de quelques éléments entre un cheval de 500 kg au travail léger ou modéré :
Certains propriétaires de chevaux n’osent pas supplémenter suffisamment en minéraux et vitamines, car ils craignent que le cheval devienne excitable. Il est important de savoir qu’un cheval carencé en magnésium et B1, par exemple, a plus de risque d’être anxieux et excitable qu’un cheval dont la ration comble les besoins. Il est possible qu’un cheval carencé depuis longtemps ait une période d’adaptation où il sera particulièrement « joyeux » lorsque son alimentation devient équilibrée, mais ne vous inquiétez pas, il apprendra à gérer cette nouvelle énergie et à la canaliser en travail productif.
LA GESTION DU STRESS
Évidemment, un cheval de sport qui sort en compétition n’a pas le même niveau de stress que le cheval à la retraite qui reste à la maison. La première étape est de bien combler ses besoins, autant en calories, protéines que minéraux et vitamines, car certaines carences peuvent causer des problèmes de comportement. Plus le niveau de travail est intense, plus les risques de développer des problèmes d’estomac sont élevés et un cheval en douleur n’a pas la même attitude au travail. Il est donc intéressant de prévenir ou diminuer les ulcères en utilisant un supplément protecteur, par exemple à base d’algues rouges calcifiées¹.
Il est important de surveiller le niveau d’hydratation du cheval régulièrement, car un cheval déshydraté risque de devenir amorphe ou au contraire excitable, mais surtout, il est plus à risque de coliques par impaction. Ajoutez simplement 2 à 6 cuillères à soupe de sel (sel à foin ou sel à bétail) par jour dans la portion de moulée afin de stimuler la consommation d’eau.
Les pré, pro et post biotiques sont aussi très intéressants à ajouter dans l’alimentation, particulièrement chez le cheval de sport, afin de maintenir une flore intestinale saine, prévenir les gaz et les coliques gazeuses, améliorer la texture du fumier, etc. Les pré et pro biotiques sont maintenant connus de la plupart des propriétaires de chevaux, mais les post biotiques un peu moins. Des études ont démontré que les chevaux qui reçoivent des post biotiques présentent moins de facteurs inflammatoires dans les articulations au travail; les articulations sont donc mieux protégées. L’ajout de pré, pro et post biotiques facilite aussi les longs transports qui peuvent nuire à l’intégrité de la paroi intestinale, en diminuant le risque de fièvre du transport et de diarrhée, et donc de déshydratation ou de coliques gazeuses.
Écrit en collaboration avec Purina : www.purina.ca
SOURCES :
Feeding a seaweed-derived calcium source versus calcium carbonate on physiological parameters of horses, R. Jacobs, M. Gordon, M. Jerina, publié dans Journal of Equine Veterinary Science, 1er mai 2019 Agricultural and Food Sciences, Medicine
The effect of a natural-source mineral supplement on gastric juice pH in horses, mai 2017, Journal of Equine Veterinary Science, M.E. Gordon K.R. Vineyard
¹ The influence of feeding a high calcium, algae supplement on gastric ulceration in adult horses, publié en ligne par Cambridge University Press, 24 Novembre 2016, T. Moir, J. O’Brien, S. R. Hill and L. A Waldron
LA GESTION DU STRESS
Évidemment, un cheval de sport qui sort en compétition n’a pas le même niveau de stress que le cheval à la retraite qui reste à la maison. La première étape est de bien combler ses besoins, autant en calories, protéines que minéraux et vitamines, car certaines carences peuvent causer des problèmes de comportement. Plus le niveau de travail est intense, plus les risques de développer des problèmes d’estomac sont élevés et un cheval en douleur n’a pas la même attitude au travail. Il est donc intéressant de prévenir ou diminuer les ulcères en utilisant un supplément protecteur, par exemple à base d’algues rouges calcifiées¹.
Il est important de surveiller le niveau d’hydratation du cheval régulièrement, car un cheval déshydraté risque de devenir amorphe ou au contraire excitable, mais surtout, il est plus à risque de coliques par impaction. Ajoutez simplement 2 à 6 cuillères à soupe de sel (sel à foin ou sel à bétail) par jour dans la portion de moulée afin de stimuler la consommation d’eau.
Les pré, pro et post biotiques sont aussi très intéressants à ajouter dans l’alimentation, particulièrement chez le cheval de sport, afin de maintenir une flore intestinale saine, prévenir les gaz et les coliques gazeuses, améliorer la texture du fumier, etc. Les pré et pro biotiques sont maintenant connus de la plupart des propriétaires de chevaux, mais les post biotiques un peu moins. Des études ont démontré que les chevaux qui reçoivent des post biotiques présentent moins de facteurs inflammatoires dans les articulations au travail; les articulations sont donc mieux protégées. L’ajout de pré, pro et post biotiques facilite aussi les longs transports qui peuvent nuire à l’intégrité de la paroi intestinale, en diminuant le risque de fièvre du transport et de diarrhée, et donc de déshydratation ou de coliques gazeuses.
Écrit en collaboration avec Purina : www.purina.ca
SOURCES :
Feeding a seaweed-derived calcium source versus calcium carbonate on physiological parameters of horses, R. Jacobs, M. Gordon, M. Jerina, publié dans Journal of Equine Veterinary Science, 1er mai 2019 Agricultural and Food Sciences, Medicine
The effect of a natural-source mineral supplement on gastric juice pH in horses, mai 2017, Journal of Equine Veterinary Science, M.E. Gordon K.R. Vineyard
¹ The influence of feeding a high calcium, algae supplement on gastric ulceration in adult horses, publié en ligne par Cambridge University Press, 24 Novembre 2016, T. Moir, J. O’Brien, S. R. Hill and L. A Waldron