Les règlements antidopage :
pour le cheval et le sport
PAR ANGIE BEAUDET
Les règlements antidopage sont un ensemble de normes qui régissent l'utilisation de médicaments en compétition. Prendre connaissance des produits et pratiques qui sont interdits permet non seulement d'éviter un test de dépistage positif, mais aussi de prévenir des effets nuisibles à la santé du cheval.
Voici un aperçu des règlements de Canada Équestre (CÉ) qui s'appliquent à tous les concours sanctionnés par CÉ.
Objectifs des lois antidopage
Le premier objectif est de protéger la santé et le bien-être du cheval. En établissant des normes d'utilisation des médicaments, on assure qu'ils soient utilisés de la bonne façon, pour le bien du cheval, tout en évitant des effets néfastes sur sa santé.
Dans un deuxième temps, les normes assurent une équité entre les participants. Les tests de dépistage permettent entre autres d'éviter l'abus de médicaments et de détecter la présence de produits utilisés dans le but d’améliorer ou de modifier la performance du cheval.
Qui établit les règlements?
Voici un aperçu des règlements de Canada Équestre (CÉ) qui s'appliquent à tous les concours sanctionnés par CÉ.
Objectifs des lois antidopage
Le premier objectif est de protéger la santé et le bien-être du cheval. En établissant des normes d'utilisation des médicaments, on assure qu'ils soient utilisés de la bonne façon, pour le bien du cheval, tout en évitant des effets néfastes sur sa santé.
Dans un deuxième temps, les normes assurent une équité entre les participants. Les tests de dépistage permettent entre autres d'éviter l'abus de médicaments et de détecter la présence de produits utilisés dans le but d’améliorer ou de modifier la performance du cheval.
Qui établit les règlements?
Le Comité de contrôle des médicaments équins de Canada Équestre (CÉ) a le mandat d'établir les règlements antidopage. Il est composé de neuf spécialistes, dont six vétérinaires équins (trois qui se spécialisent en concours, un expert en pharmacologie, un vétérinaire-chef de la Fédération équestre internationale (FEI), et un vétérinaire officiel de la FEI). Le comité comprend également un agent de liaison de l'Agence canadienne du pari mutuel (ACPM), un conseiller juridique de CÉ et un représentant du laboratoire officiel de CÉ.
Tests de dépistage
De 30 à 70 % des concours font l'objet de tests de dépistage, le pourcentage étant plus élevé selon le calibre du concours. Tout cheval participant à un concours sanctionné par CÉ peut être sélectionné au hasard afin de se soumettre à un test de contrôle. Un cheval peut également être ciblé pour passer une épreuve de dépistage (ex.: un cheval qui s'effondre en concours). Le comité n’a pas besoin d'un motif en particulier pour choisir un cheval.
En présence de la personne qui accompagne le cheval (témoin de 18 ans et plus), l'échantillon est récolté puis scellé et placé dans une glacière verrouillée. Afin que le chimiste ignore l'origine de l'échantillon, celui-ci est identifié par un numéro, puis transmis au laboratoire Maxxam Analytics en Colombie-Britannique. C'est le seul laboratoire de toxicologie judiciaire approuvé pour tester les échantillons de l'ACPM et de CÉ au Canada.
Lorsqu’un cheval est sélectionné, la personne responsable de l’animal a l’obligation de le soumettre au test de dépistage. Tout refus ou toute tentative d’entraver le processus est considéré une infraction.
Médicaments autorisés
Règle générale, Canada Équestre utilise la liste de médicaments et les données scientifiques (temps d’élimination, seuils, etc.) publiées par l'ACPM. Cependant, afin de mieux adapter le programme aux besoins et aux circonstances des chevaux de sport par rapport à ceux des courses, CÉ a procédé à des ajustements.
Tests de dépistage
De 30 à 70 % des concours font l'objet de tests de dépistage, le pourcentage étant plus élevé selon le calibre du concours. Tout cheval participant à un concours sanctionné par CÉ peut être sélectionné au hasard afin de se soumettre à un test de contrôle. Un cheval peut également être ciblé pour passer une épreuve de dépistage (ex.: un cheval qui s'effondre en concours). Le comité n’a pas besoin d'un motif en particulier pour choisir un cheval.
En présence de la personne qui accompagne le cheval (témoin de 18 ans et plus), l'échantillon est récolté puis scellé et placé dans une glacière verrouillée. Afin que le chimiste ignore l'origine de l'échantillon, celui-ci est identifié par un numéro, puis transmis au laboratoire Maxxam Analytics en Colombie-Britannique. C'est le seul laboratoire de toxicologie judiciaire approuvé pour tester les échantillons de l'ACPM et de CÉ au Canada.
Lorsqu’un cheval est sélectionné, la personne responsable de l’animal a l’obligation de le soumettre au test de dépistage. Tout refus ou toute tentative d’entraver le processus est considéré une infraction.
Médicaments autorisés
Règle générale, Canada Équestre utilise la liste de médicaments et les données scientifiques (temps d’élimination, seuils, etc.) publiées par l'ACPM. Cependant, afin de mieux adapter le programme aux besoins et aux circonstances des chevaux de sport par rapport à ceux des courses, CÉ a procédé à des ajustements.
Dans le cadre des concours régis par CÉ, il est permis d'utiliser un seul anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) homologué pour chevaux au Canada. Cela peut inclure la phénylbutazone, la flunixineméglumine (Banamine, Flunazine), le kétoprofène (Anafen), ou l'acide acétylsalicylique. Le firocoxib (Prévicox) peut aussi être autorisé sous certaines conditions, même s’il n’est pas homologué pour usage chez les chevaux. Les médicaments contre les ulcères (oméprazole, cimétidine, ranitidine, et sucralfate) sont également autorisés, ainsi que le misoprostol. Les vermifuges, à l'exception du tetramisole et du lévamisole, ainsi que les antibiotiques (sauf ceux contenant de la procaïne, qui est un anesthésique local) et les antiprotozoaires peuvent aussi être administrés aux chevaux de concours. Les produits qui aident à supporter la santé articulaire tels que la glucosamine, l'acide hyaluronique, la chondroïtine-sulfate, le pentosane, et le glycosaminoglycane polysulfaté (Adequan) sont permis. Le pergolide (Pranscend), souvent utilisé pour la maladie de Cushing, la cyclosporine, l'altrénogest (chez les juments seulement) et les vitamines figurent aussi sur la liste des produits acceptés. Il est également permis d'utiliser des fluides intraveineux (solutés), pourvu que leur mode d'utilisation n’aille pas à l'encontre des pratiques interdites.
Il est fortement conseillé de consulter les documents à jour qui sont publiés régulièrement par CÉ. Les particularités s'adressant à certaines disciplines se retrouvent dans les règlements de CÉ concernant la médication des chevaux (chapitre 10 du règlement général) et le guide de médication qui sont disponibles en ligne.
Voici quelques particularités à noter :
Aucun médicament ne peut être administré par voie intraveineuse le jour même du concours (les antibiotiques et antiprotozoaires sont toutefois permis). D'autres exceptions existent également lorsque le produit est administré par un vétérinaire accrédité plus de 6 heures avant le début de l'épreuve.
Substances interdites
Règle générale, toute substance qui n’est pas sur la liste des substances autorisées est interdite. Si une substance interdite est utilisée, elle doit l’être entre les périodes de concours et en respectant les temps d’élimination du produit publiés dans le guide de l’ACPM.
Parmi les substances interdites figurent les drogues et métabolites de drogues pouvant influencer la performance du cheval (stimulant, dépresseur, tranquillisant, anesthésique local). Il est également interdit d'utiliser toutes substances non homologuées au Canada pour usage équin. Toute substance qui n'est pas permise selon l’article A1003 ou qui ne figure pas dans la section précédente est également à proscrire. La liste de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances (anciennement appelée « Loi sur le contrôle des stupéfiants ») est également une liste de produits interdits.
Quelques exemples d'infractions :
Urgence médicale lors d'un concours
Dans le cas d'une urgence médicale nécessitant l'administration immédiate d'un médicament interdit (ex.: un sédatif afin de suturer une plaie), le vétérinaire traitant a l'obligation de remplir un rapport qui devra être remis au commissaire et/ou à Canada Équestre. Le cheval est ensuite retiré des compétitions pour une période de 24 heures, mais peut toutefois être sélectionné pour un test antidopage.
Quelques conseils pour prévenir un test positif
Il est fortement conseillé de consulter les documents à jour qui sont publiés régulièrement par CÉ. Les particularités s'adressant à certaines disciplines se retrouvent dans les règlements de CÉ concernant la médication des chevaux (chapitre 10 du règlement général) et le guide de médication qui sont disponibles en ligne.
Voici quelques particularités à noter :
- Il est interdit d'administrer toute forme d'AINS en concours d'endurance;
- Il est défendu d’utiliser un AINS le jour même du concours;
- Les injections intra-articulaires sont interdites pendant qu'un cheval est en concours;
- Un test de contrôle de dépistage est considéré positif si plus d'un AINS est détecté;
Aucun médicament ne peut être administré par voie intraveineuse le jour même du concours (les antibiotiques et antiprotozoaires sont toutefois permis). D'autres exceptions existent également lorsque le produit est administré par un vétérinaire accrédité plus de 6 heures avant le début de l'épreuve.
Substances interdites
Règle générale, toute substance qui n’est pas sur la liste des substances autorisées est interdite. Si une substance interdite est utilisée, elle doit l’être entre les périodes de concours et en respectant les temps d’élimination du produit publiés dans le guide de l’ACPM.
Parmi les substances interdites figurent les drogues et métabolites de drogues pouvant influencer la performance du cheval (stimulant, dépresseur, tranquillisant, anesthésique local). Il est également interdit d'utiliser toutes substances non homologuées au Canada pour usage équin. Toute substance qui n'est pas permise selon l’article A1003 ou qui ne figure pas dans la section précédente est également à proscrire. La liste de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances (anciennement appelée « Loi sur le contrôle des stupéfiants ») est également une liste de produits interdits.
Quelques exemples d'infractions :
- L'utilisation de tout médicament interdit (ils sont divisés en 5 catégories);
- Être en possession de magnésium injectable, d'acide gamma-aminobutyrique (GABA) ou d'acide gamma-hydroxybutyrique (hydroxy-GABA);
- Tenter de substituer ou modifier le résultat d'un test de dépistage.
Urgence médicale lors d'un concours
Dans le cas d'une urgence médicale nécessitant l'administration immédiate d'un médicament interdit (ex.: un sédatif afin de suturer une plaie), le vétérinaire traitant a l'obligation de remplir un rapport qui devra être remis au commissaire et/ou à Canada Équestre. Le cheval est ensuite retiré des compétitions pour une période de 24 heures, mais peut toutefois être sélectionné pour un test antidopage.
Quelques conseils pour prévenir un test positif
- Calculer les doses avec précision, selon le poids réel du cheval;
- N'utiliser que les produits permis, selon les normes établies;
- Consulter les temps d'élimination pour chaque produit, et prendre en considération les facteurs qui peuvent influencer le temps d'élimination;
- Éliminer les sources possibles de contamination croisée : partage de boxe, litière, mangeoire, abreuvoir, remorque, seringue orale ayant contenu un autre produit, etc.;
- Demeurer à jour concernant les substances permises et interdites.
Produits naturels et suppléments - à utiliser avec précaution !
Le marché regorge de produits visant à accroitre la performance des chevaux : suppléments de fer, produits favorisant la musculation, produits calmants, etc. Mais comment s'y retrouver dans cet océan de produits? Les produits naturels ainsi que les suppléments nutritionnels ne sont pas réglementés aussi strictement que les médicaments et n'ont pas besoin de prouver qu'ils sont efficaces afin d'être mis sur le marché. Il est conseillé d'éviter tout produit naturel, supplément, ainsi que produit composé à base de plantes médicinales qui n'est pas homologué (sans DIN) ou qui n'est pas approuvé par l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA). Ces produits peuvent contenir des concentrations variables ou des ingrédients pouvant provoquer un test antidopage positif. De plus, dans certains cas, il est possible que le produit soit plus néfaste que bénéfique à la santé du cheval. Les suppléments de fer, notamment, peuvent causer de sérieux problèmes hépatiques du foie. Un autre exemple est la combinaison de plusieurs suppléments de vitamines et minéraux. Non seulement y a-t-il risque de toxicité, mais les organes doivent travailler davantage afin d'éliminer le surplus, ce qui est en fin de compte nuisible à la performance athlétique. Les suppléments qui sont considérés comme des aliments et ont une analyse garantie sont généralement approuvés par l'ACIA et peuvent être utilisés en concours. Dans le doute, demandez l'avis d'un vétérinaire. L'utilisation judicieuse d'antidouleurs Que votre cheval participe à des concours ou soit un compagnon de loisir, l'utilisation de médicaments antidouleurs ne doit pas se faire à la légère. Bien qu'ils puissent soulager une douleur ou condition aigüe, leur utilisation prolongée comporte des risques considérables pour la santé du cheval. Les AINS, par exemple, peuvent occasionner de graves lésions gastriques (ulcères d'estomac) et causer des dommages irréversibles aux reins. |
Voici un tableau regroupant des dosages recommandés* pour les AINS utilisés couramment :
Dosages maximums pour l'administration d'AINS*
Dosages maximums pour l'administration d'AINS*
Médicament |
Concentration sérique ou plasmique maximale permise |
Dose maximale quotidienne |
Durée maximale du traitement |
Autres précisions |
Nom commercial ou dénomination commune |
Phénylbutazone |
15 µg par ml |
4,4 mg par kg (2 g par jour pour un cheval de 453 kilos) (1 000 lb) |
5 jours consécutifs |
Interdit 12 heures avant l'épreuve |
Butazone, Bute |
Flunixineméglumine |
1 µg par ml |
1 mg par kg (500 mg pour un cheval de 453 kilos) (1 000 lb) |
5 jours consécutifs |
Interdit 12 heures avant l'épreuve |
Flunazine ou Banamine |
Kétoprofène |
0,25 µg par ml |
2 mg par kg (900 mg pour un cheval de 453 kilos) (1 000 lb) |
5 jours consécutifs |
5 jours consécutifs |
Anafen |
Firocoxib |
0,24 µg par ml |
Sous forme de comprimé : 0,1 mg par kg (soit 1 comprimé de 57 mg ou 1/4 de comprimé de 257 mg pour un cheval de 453 kilos) (1 000 lb) |
14 jours consécutifs |
Interdit 12 heures avant l'épreuve Retrait minimum de 7 jours avant d'utiliser un autre AINS autorisé (élimination très lente) |
Prévicox |
*À titre indicatif seulement, ne garantit pas un test antidopage négatif
Documents utiles:
Références :
Nos remerciements au Dr Yves Rossier pour sa précieuse collaboration lors de la rédaction de cet article.
Documents utiles:
- Guide de contrôle des médicaments équins 2019, CÉ
- Article A1003 de la section A des règlements généraux de CÉ. Document mis à jour en janvier 2021, repéré à https://www.equestrian.ca/cdn/storage/resources_v2/T95gBdzNj9JEoqQD9/original/T95gBdzNj9JEoqQD9.pdf
- Rapport sur les médicaments administrés d'urgence
- Déclaration vétérinaire d'urgence en ligne
- Formulaire de déclaration de traitement par ondes de choc
- Barème des amendes et des pénalités
- Frais de contrôle antidopage, repéré à https://www.equestrian.ca/cdn/storage/resources_v2/Eehzu8dSksnEc4rn2/original/Eehzu8dSksnEc4rn2.pdf
- Plan de classification des drogues et médicaments de CÉ
- Guide d'élimination de l'ACPM
Références :
- Dr Yves Rossier, président du comité de contrôle des médicaments équins
- www.canadaequestre.ca
- www.canada.ca (Loi réglementant certaines drogues et autres substances)
Nos remerciements au Dr Yves Rossier pour sa précieuse collaboration lors de la rédaction de cet article.