PAR SERGE GAUDRY
ARTICLE PARU DANS
CHEVAL QUÉBEC MAGAZINE - HIVER 2016 - VOL.34 NO.4 |
Présentation au licou avec Mario Perron
QUESTION : Est-ce que le classement du juge lors de l’épreuve de présentation au licou est principalement en fonction de l’exécution du patron ? « D’emblée, je réponds non. C’est malheureusement au Québec une croyance populaire qu’il faut rectifier. La présen- tation au licou comporte deux volets évalués à 50 % chacun. Il y a l’évaluation des manœuvres du patron exécutées par le cheval et il y a l’évaluation du présentateur. Je compare cela à une prestation de patinage artistique. D’une part, il y a les figures imposées à réussir et d’autre part, le charisme et la prestation artistique de l’athlète. C’est la même chose pour la présentation au licou contemporaine. Mais replaçons d’abord cette épreuve dans son contexte. Il y a près de 50 ans, la vocation de la présentation au licou était réservée uniquement aux 18 ans et moins et servait à former un bon présentateur de cheval en conformation. L’accent était mis alors sur les qualités du présentateur. Au cours des années, des patrons plus exigeants ont été intégrés et l’épreuve est devenue une discipline de performance avec des catégories d’âges. Ainsi, à cette période, l’évaluation des juges s’appuyait sur la technique d’exécution du cheval au détriment du présentateur. Puis, plus récemment, les juges et les dirigeants d’associations se sont réunis et ont établi un nouveau standard avec la prestation du cheval et celle du présentateur sur une échelle 50-50. Indéniablement, il y a une volonté de faire des épreuves d’équitation western et de présentation au licou des « classiques », au même titre qu’il existe un standard et une éthique en équitation classique. Ainsi, depuis 10 ans, le présentateur est soumis à un code vestimentaire contrairement à d’autres disciplines western où c’est seulement la prestation du cheval qui est jugée. Il portera un chapeau formé, un pantalon pas trop court, l’ensemble sobre et des bottes de type western. Sobriété et bon goût sont de mise en tout temps. D’autre part, la technique du présentateur sera évaluée par le juge. Il se déplacera au pas ou en trottant en déposant d’abord les talons au sol pour assurer de la stabilité sur les surfaces inégales et friables des manèges. Les bras seront le long du corps, les avant-bras pliés au niveau des hanches et les pouces qui tiennent la laisse pointeront vers le ciel. En ce qui concerne la prestation du cheval, il n’y a pas de secrets. La seule formule en vigueur se résume facilement à l’entraînement et aux répétitions. Par exemple, les pivots sur les postérieurs ne s’apprennent pas en une fin de semaine. Il faut mettre le temps nécessaire. Lorsque le cheval exécute bien les manœuvres, il le fera toujours de la même manière tout au long de la saison. Ainsi, lors d’une égalité entre plusieurs chevaux bien entraînés, le juge déterminera les premières places selon les qualités du présentateur. Un chapeau rond ou des bottes à bouts pointus n’impliqueront pas des points de pénalités, mais puisque tout est noté, à la fin, cela pourra faire une différence. L’amateur qui souhaite se distinguer en présentation au licou a besoin d’un entraîneur à ses côtés, une personne au courant des dernières tendances chez nos voisins américains. De plus, il faut profiter des séances de perfectionnement qui se donnent un peu partout en province. Nous avons de plus en plus de bons présentateurs au Québec. Bonne saison d’entraînement hivernal, le printemps sera bientôt à nos portes ! » > MARIO PERRON EST JUGE ACCRÉDITÉ PAR CHEVAL QUÉBEC EN PERFORMANCE WERTERN. |