NUTRITION
Votre cheval est-il suffisamment hydraté ?
PAR JOSÉE LALONDE
Saviez-vous que même si votre cheval a devant lui de l’eau à volonté, il n’est pas dit qu’il en consomme suffisamment ? Ne faites pas l’erreur de négliger cet aspect, surtout en début de saison automnale, alors que les variations climatiques sont fréquentes et que l’alimentation au foin sec augmente au détriment d’une alimentation humide au pré. La quantité d’eau consommée quotidiennement n’est probablement plus la même et il est important d’y voir.
L’eau joue plusieurs rôles essentiels au sein de l’organisme. Au niveau de l’ouïe et de la vision, elle permet la transmission du son en plus de nettoyer et hydrater les yeux. L’eau est également nécessaire à la lubrification et à la protection de nombreux organes, et parce qu’elle est une partie importante du liquide synovial, elle participe aussi à la lubrification articulaire. En plus d'aider à réguler la température corporelle par la respiration et la transpiration, l’eau permet au cheval de transformer les aliments qu’il consomme en nutriments utiles au développement de ses tissus corporels. Au chapitre de la digestion, l’eau, avec la salive, aide à propulser les aliments à travers le tube digestif et réduit les risques d’obstructions. Enfin, elle participe au transport des déchets à travers l’organisme et, par sa présence accrue dans le cæcum et le colon, elle minimise les risques de coliques par impaction.
PALLIER LA PERTE D’EAU ET D’ÉLECTROLYTES
Même si le climat automnal est plus frais qu’en été, des périodes de chaleur et d’humidité subsistent, et elles peuvent entraîner une déshydratation plus ou moins sévère selon le niveau d’activité du cheval. Les principaux signes de déshydratation et de carences en électrolytes incluent la fatigue, la nervosité, la baisse de performance, la faiblesse musculaire, la léthargie et l’apparition d’épisodes de tying-up ou de flutter diaphragmatique synchrone (contraction anormale du diaphragme sur un ou deux flancs). Le coup de chaleur guette aussi le cheval incapable de se débarrasser de sa chaleur corporelle, une situation qui exige rapidement l’intervention du vétérinaire.
Lorsque votre cheval perd de l’eau et des électrolytes, ces pertes doivent être compensées afin d’éviter la déshydratation et le déséquilibre électrolytique, deux états nuisibles à sa santé et sa performance. Les besoins quotidiens hydriques MINIMUMS du cheval adulte à l’entretien vont de 30 à 40 litres ; durant une journée chaude, ceux-ci augmentent et peuvent facilement atteindre 60 litres d’eau. Dès que le cheval est à l’exercice ou que la température ambiante augmente, ses besoins en eau grimpent proportionnellement. Par exemple, votre cheval à l’entraînement soutenu peut produire entre 10 à 20 litres de sueur par heure, augmentant fortement ses besoins hydriques et électrolytiques.
Les chevaux dont la ration comporte une importante part de foin voient aussi leurs besoins en eau grimper. En effet, pour chaque kilogramme de matière sèche fibreuse ingérée, 2 à 4 litres d’eau de plus devraient être consommés comparativement à l’ingestion d’un repas de concentrés du même poids. Le niveau d’hydratation de votre compagnon ne doit en aucun temps être tenu pour acquis et une source d’eau doit lui être accessible en tout temps.
JAMAIS ASSEZ D’EAU !
Pour favoriser la consommation d’eau tout en augmentant sa rétention par les tissus, ajoutez à ses repas un minimum de 30 à 60 g par jour de chlorure de sodium (sel de table ou sel non iodé en granules). Cette stratégie simple et peu coûteuse a fait ses preuves.
Comme démontré par McDonnell et coll (1994), servir à votre cheval une eau tiède (15 à 18 degrés Celsius) est une autre mesure ayant montré son efficacité pour stimuler l’abreuvement. D’ailleurs, à cette température, l’eau peut être servie immédiatement suivant la fin de l’exercice. Rappelez-vous que ce qui est à proscrire après l’exercice, c’est une eau trop froide… Ajouter de l’eau à ses repas de concentrés pour en faire une soupe demeure aussi une excellente façon d’apporter de l’eau à votre cheval s’il tend à être déshydraté.
Le pâturage, qui contient facilement jusqu’à 90 % d’eau, peut également combler une partie des besoins hydriques du cheval, ce qui ne signifie pas pour autant qu’un abreuvoir ne doit pas lui être facilement accessible en tout temps et que son état d’hydratation ne doit pas être surveillé régulièrement, que ce soit par le test du pli cutané, le temps de remplissage capillaire ou la vérification de la texture du fumier, qui se doit d’être humide. Un fumier sec est signe d’une quantité d’eau insuffisante dans l’intestin.
Enfin, assurez-vous que la qualité est au rendez-vous. En cas de doute, n’hésitez pas à faire analyser un échantillon d’eau en laboratoire afin de vérifier les paramètres suivants : bactéries, polluants et contenu minéral.
LE SEL EST-IL SUFFISANT ?
Les électrolytes sont des ions minéraux qui portent une charge positive (cation) ou négative (anion) lorsqu’ils sont en solution dans l’eau ; ils sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. À titre d’exemple, le sel agricole en granule (chlorure de sodium), dont la formule chimique est NaCl, donne une fois dissous dans l’eau, une solution électrolytique qui contient des cations Na+ et des anions Cl-. Le sodium et le chlorure, qui contribuent majoritairement à réguler le volume sanguin, sont les électrolytes les plus abondamment perdus dans la sueur et ils doivent être remplacés. En plus de stimuler la consommation d’eau, le sel permet de compenser en partie les pertes de chlorure et de sodium. Est-il suffisant pour combler les pertes électrolytiques du cheval de sport en concours ou à l’entraînement soutenu par temps chaud et humide ? La réponse est non… Les électrolytes commerciaux deviennent alors essentiels. En plus de contenir du chlorure et du sodium, ceux-ci doivent aussi offrir de bons ratios de potassium (K+), magnésium (Mg2+) et calcium (Ca2+), les autres ions minéraux impliqués dans le maintien de l’équilibre hydrique, électrolytique et acido-basique, ainsi que dans la contraction musculaire et la conduction de l’influx nerveux. Bien utilisé, un supplément d’électrolytes permet d’hydrater le cheval, de retarder la fatigue et de faciliter la récupération post-exercice.
Au moment de choisir votre préparation électrolytique, attardez-vous à la liste des ingrédients et à la concentration des différents électrolytes trouvés dans le produit. Recherchez un supplément qui contient comme premier ingrédient du sodium (minimum 45 %) ; si le sucre et ses dérivés sont en tête de liste, passez au produit suivant. Ne soyez toutefois pas surpris de trouver dans le produit une petite quantité de sucre et de dextrose ; ils ont leur utilité. En plus d’agir comme agents de saveur, ils aident à l’absorption des électrolytes si un ratio sel : sucre de 2 : 1 est respecté. En ce qui concerne le ratio sodium : potassium : chlorure, il devrait se rapprocher le plus possible de celui de la sueur, soit 2 : 1 : 3,8.
Les suppléments d’électrolytes doivent être utilisés consciencieusement, c’est-à-dire au bon moment et en quantité adéquate par rapport aux exigences de l’activité, aux conditions climatiques et au niveau de stress du cheval. Notez que si vous diluez le supplément d’électrolytes dans l’eau de boisson, une chaudière d’eau pure sans électrolyte doit absolument être servie au cheval, sinon il y a risque d’exacerber la déshydratation.
L’ajout d’un supplément d’électrolytes est donc recommandé en période d’entraînement soutenu, durant les concours, en prévision de longs transports et de façon générale, par temps chaud et humide. De manière générale, le jour de la compétition ou de l’entraînement intense, il est recommandé de servir le supplément électrolytique une heure avant le début de l’activité, ainsi qu’immédiatement après l’exercice, pourvu que votre cheval ait accès à de l’eau tiède, voire chaude. En tout temps, respectez la règle d’or : jamais d’électrolytes sans eau.
L’eau joue plusieurs rôles essentiels au sein de l’organisme. Au niveau de l’ouïe et de la vision, elle permet la transmission du son en plus de nettoyer et hydrater les yeux. L’eau est également nécessaire à la lubrification et à la protection de nombreux organes, et parce qu’elle est une partie importante du liquide synovial, elle participe aussi à la lubrification articulaire. En plus d'aider à réguler la température corporelle par la respiration et la transpiration, l’eau permet au cheval de transformer les aliments qu’il consomme en nutriments utiles au développement de ses tissus corporels. Au chapitre de la digestion, l’eau, avec la salive, aide à propulser les aliments à travers le tube digestif et réduit les risques d’obstructions. Enfin, elle participe au transport des déchets à travers l’organisme et, par sa présence accrue dans le cæcum et le colon, elle minimise les risques de coliques par impaction.
PALLIER LA PERTE D’EAU ET D’ÉLECTROLYTES
Même si le climat automnal est plus frais qu’en été, des périodes de chaleur et d’humidité subsistent, et elles peuvent entraîner une déshydratation plus ou moins sévère selon le niveau d’activité du cheval. Les principaux signes de déshydratation et de carences en électrolytes incluent la fatigue, la nervosité, la baisse de performance, la faiblesse musculaire, la léthargie et l’apparition d’épisodes de tying-up ou de flutter diaphragmatique synchrone (contraction anormale du diaphragme sur un ou deux flancs). Le coup de chaleur guette aussi le cheval incapable de se débarrasser de sa chaleur corporelle, une situation qui exige rapidement l’intervention du vétérinaire.
Lorsque votre cheval perd de l’eau et des électrolytes, ces pertes doivent être compensées afin d’éviter la déshydratation et le déséquilibre électrolytique, deux états nuisibles à sa santé et sa performance. Les besoins quotidiens hydriques MINIMUMS du cheval adulte à l’entretien vont de 30 à 40 litres ; durant une journée chaude, ceux-ci augmentent et peuvent facilement atteindre 60 litres d’eau. Dès que le cheval est à l’exercice ou que la température ambiante augmente, ses besoins en eau grimpent proportionnellement. Par exemple, votre cheval à l’entraînement soutenu peut produire entre 10 à 20 litres de sueur par heure, augmentant fortement ses besoins hydriques et électrolytiques.
Les chevaux dont la ration comporte une importante part de foin voient aussi leurs besoins en eau grimper. En effet, pour chaque kilogramme de matière sèche fibreuse ingérée, 2 à 4 litres d’eau de plus devraient être consommés comparativement à l’ingestion d’un repas de concentrés du même poids. Le niveau d’hydratation de votre compagnon ne doit en aucun temps être tenu pour acquis et une source d’eau doit lui être accessible en tout temps.
JAMAIS ASSEZ D’EAU !
Pour favoriser la consommation d’eau tout en augmentant sa rétention par les tissus, ajoutez à ses repas un minimum de 30 à 60 g par jour de chlorure de sodium (sel de table ou sel non iodé en granules). Cette stratégie simple et peu coûteuse a fait ses preuves.
Comme démontré par McDonnell et coll (1994), servir à votre cheval une eau tiède (15 à 18 degrés Celsius) est une autre mesure ayant montré son efficacité pour stimuler l’abreuvement. D’ailleurs, à cette température, l’eau peut être servie immédiatement suivant la fin de l’exercice. Rappelez-vous que ce qui est à proscrire après l’exercice, c’est une eau trop froide… Ajouter de l’eau à ses repas de concentrés pour en faire une soupe demeure aussi une excellente façon d’apporter de l’eau à votre cheval s’il tend à être déshydraté.
Le pâturage, qui contient facilement jusqu’à 90 % d’eau, peut également combler une partie des besoins hydriques du cheval, ce qui ne signifie pas pour autant qu’un abreuvoir ne doit pas lui être facilement accessible en tout temps et que son état d’hydratation ne doit pas être surveillé régulièrement, que ce soit par le test du pli cutané, le temps de remplissage capillaire ou la vérification de la texture du fumier, qui se doit d’être humide. Un fumier sec est signe d’une quantité d’eau insuffisante dans l’intestin.
Enfin, assurez-vous que la qualité est au rendez-vous. En cas de doute, n’hésitez pas à faire analyser un échantillon d’eau en laboratoire afin de vérifier les paramètres suivants : bactéries, polluants et contenu minéral.
LE SEL EST-IL SUFFISANT ?
Les électrolytes sont des ions minéraux qui portent une charge positive (cation) ou négative (anion) lorsqu’ils sont en solution dans l’eau ; ils sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. À titre d’exemple, le sel agricole en granule (chlorure de sodium), dont la formule chimique est NaCl, donne une fois dissous dans l’eau, une solution électrolytique qui contient des cations Na+ et des anions Cl-. Le sodium et le chlorure, qui contribuent majoritairement à réguler le volume sanguin, sont les électrolytes les plus abondamment perdus dans la sueur et ils doivent être remplacés. En plus de stimuler la consommation d’eau, le sel permet de compenser en partie les pertes de chlorure et de sodium. Est-il suffisant pour combler les pertes électrolytiques du cheval de sport en concours ou à l’entraînement soutenu par temps chaud et humide ? La réponse est non… Les électrolytes commerciaux deviennent alors essentiels. En plus de contenir du chlorure et du sodium, ceux-ci doivent aussi offrir de bons ratios de potassium (K+), magnésium (Mg2+) et calcium (Ca2+), les autres ions minéraux impliqués dans le maintien de l’équilibre hydrique, électrolytique et acido-basique, ainsi que dans la contraction musculaire et la conduction de l’influx nerveux. Bien utilisé, un supplément d’électrolytes permet d’hydrater le cheval, de retarder la fatigue et de faciliter la récupération post-exercice.
Au moment de choisir votre préparation électrolytique, attardez-vous à la liste des ingrédients et à la concentration des différents électrolytes trouvés dans le produit. Recherchez un supplément qui contient comme premier ingrédient du sodium (minimum 45 %) ; si le sucre et ses dérivés sont en tête de liste, passez au produit suivant. Ne soyez toutefois pas surpris de trouver dans le produit une petite quantité de sucre et de dextrose ; ils ont leur utilité. En plus d’agir comme agents de saveur, ils aident à l’absorption des électrolytes si un ratio sel : sucre de 2 : 1 est respecté. En ce qui concerne le ratio sodium : potassium : chlorure, il devrait se rapprocher le plus possible de celui de la sueur, soit 2 : 1 : 3,8.
Les suppléments d’électrolytes doivent être utilisés consciencieusement, c’est-à-dire au bon moment et en quantité adéquate par rapport aux exigences de l’activité, aux conditions climatiques et au niveau de stress du cheval. Notez que si vous diluez le supplément d’électrolytes dans l’eau de boisson, une chaudière d’eau pure sans électrolyte doit absolument être servie au cheval, sinon il y a risque d’exacerber la déshydratation.
L’ajout d’un supplément d’électrolytes est donc recommandé en période d’entraînement soutenu, durant les concours, en prévision de longs transports et de façon générale, par temps chaud et humide. De manière générale, le jour de la compétition ou de l’entraînement intense, il est recommandé de servir le supplément électrolytique une heure avant le début de l’activité, ainsi qu’immédiatement après l’exercice, pourvu que votre cheval ait accès à de l’eau tiède, voire chaude. En tout temps, respectez la règle d’or : jamais d’électrolytes sans eau.